Le ministère français de la Défense a annoncé avoir renforcé ses systèmes de protection contre le piratage informatique quelques jours après les attentats djihadistes de Paris et à la suite d'une dizaine d'attaques dont ses sites internet ont été la cible.

Deux de ces attaques «concernaient deux régiments de l'armée de Terre, dont une école», a ainsi déclaré à la presse le vice-amiral Arnaud Coustillière, responsable du pôle cyberdéfense à l'état-major des Armées.

Au lendemain de la manifestation monstre, dimanche à Paris, en hommage aux 17 personnes tuées dans les attentats de la semaine dernière, «il a été décidé de monter le niveau de vigilance sur internet» et, «depuis mardi, je dispose d'une cellule de crise pour surveiller» les pirates informatiques, a ajouté le vice-amiral Coustillière.

«Nous considérons que c'est une crise comme une autre, nous prenons des mesures de précaution et de vigilance (...), mais on ne peut pas parler de cyberguerre», a-t-il ajouté, rappelant que le ministère de la Défense a environ 350 sites internet.

«Les attaques contre le site de la Dicod (service de communication du ministère) continuent, il y a régulièrement des gens qui viennent tester le site de la Dicod», a précisé l'officier.

«Pour moi, ces attaques sont la réponse à la manifestation de dimanche dernier, par des gens qui n'adhèrent pas à un certain nombre de valeurs», a-t-il dit.

Le site internet du ministère de la Défense avait déjà été la cible le 6 janvier d'une attaque informatique revendiquée par le groupe Anonymous qui affirmait vouloir «venger» le militant écologiste Rémi Fraisse tué en octobre pendant la répression d'une manifestation.

Ces données sont à rapporter au fait que, selon les sources ouvertes et disponibles, mais qui n'émanent pas du ministère de la Défense, il y a eu depuis le 10 janvier de l'ordre de 20 000 attaques en France, par des «groupes plus ou moins structurés ou des hackers islamistes bien connus», contre les sites internet les plus variés, d'écoles, d'institutions, de pizzerias, etc., a ajouté le responsable.

Ces attaques se font soit par saturation des sites, soit par pénétration ou «défacement», une opération qui consiste à remplacer la page d'accueil par une autre.