La Russie a identifié l'Organisation du traité d'Atlantique Nord (OTAN) comme sa principale menace dans sa nouvelle doctrine militaire, ratifiée par le président Vladimir Poutine, vendredi.

Par cette politique, la Russie durcit le ton face aux pays occidentaux, menés par les États-Unis, qui, selon elle, souhaitent isoler et affaiblir la Russie. La doctrine édicte que le pays n'hésitera pas à sortir les armes pour se défendre contre les agressions étrangères.

L'OTAN a nié constituer une menace, mais elle estime toutefois que la Russie met en péril la sécurité en Europe.

Dans un communiqué, la porte-parole de l'OTAN Oana Lungescu a ajouté que son organisation contribuait à assurer la sécurité de ses membres en tout respect des lois internationales.

Par ailleurs, dans sa doctrine militaire, la Russie indique, comme en 2010, qu'elle pourrait se servir des armes nucléaires pour riposter à l'utilisation d'armes nucléaires ou de destruction massive, mais aussi à d'autres attaques militaires si elle juge que celles-ci «menacent l'existence-même de l'État russe».

Pour la première fois, toutefois, le pays s'engage à utiliser des armes de précision dans le cadre d'une «stratégie de dissuasion». Le document de 29 pages ne précise pas dans quelles circonstances il pourrait recourir à cette mesure.

La Russie traîne de l'arrière depuis longtemps face à la puissance militaire de l'OTAN et des États-Unis, mais elle s'est récemment beaucoup investie à moderniser son armée, achetant de nouvelles armes, et multipliant les exercices militaires.

L'OTAN a d'ailleurs prévenu que le nombre élevé d'avions de patrouille russes mettait en danger les vols commerciaux près de la région baltique.

Le mois dernier, l'armée russe a fait une démonstration de force près des frontières polonaise et lithuanienne en déployant des avions militaires qui arboraient des missiles Iskander, dans le cadre d'un exercice militaire.

Finalement, le pays de Vladimir Poutine réitère son intention de défendre ses intérêts dans l'Arctique, une région convoitée par plusieurs pays-dont le Canada-pour sa richesse en ressources naturelles

Les relations entre l'Occident et Moscou se sont aggravées depuis que la Crimée a été annexée à la Russie en mars dernier. Depuis plusieurs mois, les pays occidentaux accusent la Russie d'alimenter le conflit entre les troupes prorusses et l'armée ukrainienne dans l'est de l'Ukraine. La Russie a toujours réfuté ces allégations.

Les États-Unis et l'Union européenne ont imposé des sanctions sévères à la Russie, qui est désormais aux prises avec de graves problèmes économiques.

«Nous aspirons à établir une relation positive avec la Russie comme nous l'avons fait depuis plus de vingt ans. Mais c'est possible seulement si la Russie se plie aux lois internationales-incluant le droit de toutes les nations à déterminer librement leur propre avenir», a nuancé l'OTAN, dans son communiqué.

Mikhaïl Gorbatchev, qui a souvent critiqué Vladimir Poutine, croit que cette nouvelle doctrine est simplement une riposte aux actions de l'Occident.

«Le président a raison lorsqu'il impute la responsabilité aux États-Unis», a-t-il affirmé à Moscou, lors de la présentation d'un de ses ouvrages.