La coalition gouvernementale nord-irlandaise et les gouvernements britannique et irlandais ont conclu mardi un accord sur des questions qui étaient restées non résolues dans le cadre du processus de paix en Irlande du Nord, au terme de plus de 100 heures de négociations.

«Je suis ravi qu'un accord viable ait été atteint, permettant à l'Irlande du Nord de jouir d'un avenir meilleur et plus prospère et en même temps de pouvoir enfin faire face à son passé», s'est réjoui le Premier ministre britannique David Cameron dans un communiqué.

L'accord a permis de trouver une solution à l'épineuse mise en oeuvre de la réforme de la sécurité sociale dans la région et ouvre la voie au transfert à Belfast du pouvoir de taxer les entreprises. Le document envisage également de nouveaux mécanismes d'enquête sur les victimes du conflit nord-irlandais.

En revanche, peu de progrès ont été réalisés sur les questions symboliques comme les défilés protestants et l'usage des drapeaux, qui dégénèrent régulièrement en violences.

Grâce à cet accord, «les parties peuvent désormais véritablement commencer à surmonter les principales questions non résolues depuis l'accord de Belfast» en 1998, a estimé le Premier ministre britannique.

Il a par ailleurs annoncé une «enveloppe financière importante qui ouvre la voie à plus de prospérité, de stabilité et de sécurité économique pour l'Irlande du Nord», faisant allusion à l'aide de 2 milliards de livres (2,55 milliards d'euros) promise par Londres.

«Bien sûr, chacun d'entre nous aurait aimé avoir un accord plus global et plus complet mais c'est plus que nous n'avons jamais pu faire sur ces questions par le passé», a jugé de son côté le Premier ministre nord-irlandais Peter Robinson.

Pendant trois décennies à compter de 1969, la province britannique d'Irlande du Nord a été le théâtre de violences interconfessionnelles qui ont fait 3.500 morts. Les accords de 1998 ont conduit au partage du pouvoir entre protestants et catholiques, et depuis les négociations visent à consolider cette paix.

Le président américain Barack Obama a fait savoir qu'il saluait, de même que son vice-président Joe Biden, ce «vaste accord qui ouvre la voie à la poursuite des activités des institutions de gouvernance d'Irlande du Nord».

«Tout aussi important, cet accord permet de progresser davantage dans la gestion des problèmes du passé», a ajouté le président dans un communiqué de la Maison Blanche.

Un peu plus tôt, le secrétaire d'Etat John Kerry avait «chaleureusement» salué ce nouvel accord qui «va améliorer la gouvernance en Irlande du Nord et faire avancer le processus de paix en établissant de nouvelles institutions pour gérer l'héritage du passé qui souvent divise».

«Je rends hommage aux différentes parties pour avoir travaillé ensemble sur des sujets parfois très controversés - et avoir trouvé des solutions qui assureront un avenir plus pacifique et rempli d'espoir pour la population nord-irlandaise», avait-il poursuivi, assurant du «soutien politique total des Etats-Unis».