Une famille du sud-ouest de la France a saisi la justice après avoir découvert que leur fils de neuf ans avait reçu l'an dernier une vingtaine de lettres d'amour d'une femme de 30 ans, a-t-on appris mercredi auprès de leur avocate.

Dans les lettres ornées de coeurs, cette femme, employée dans l'école de l'enfant, déclarait sans équivoque son amour au garçonnet, parlait de fuguer avec lui, de baisers, de câlins, d'avoir plusieurs enfants et de passer sa vie avec lui, a indiqué l'avocate Nathalie Landon, confirmant une information initiale du quotidien régional Sud Ouest.

Une première plainte, en décembre 2013, avait abouti à un rappel à la loi du parquet à l'auteure des lettres, qui avait reconnu les faits. Une expertise psychiatrique alors diligentée avait conclu à l'absence de pathologie, mais souhaitait une «injonction de soins dans le cadre d'un suivi judiciaire».

Mais une seconde plainte a été déposée début octobre pour corruption de mineur de moins de 15 ans «voire agression sexuelle», avec cette fois constitution de partie civile, entraînant la saisine d'un juge d'instruction de Périgueux «qui désormais va instruire à charge et à décharge», a indiqué à l'AFP l'avocate.

«Les parents ont été choqués du simple rappel à la loi, ils trouvent les faits très graves, et leur enfant a été perturbé», a expliqué l'avocate, ajoutant que les parents se demandent s'ils savent tout ou si leur enfant aurait tu d'autres éléments.

Fin 2013, les parents avaient découvert un paquet de lettres cachées dans la chambre de leur fils, lettres que celui-ci recevait directement à son école élémentaire d'un village proche de Périgueux. Les courriers étaient écrits par une employée de l'école travaillant notamment à la cantine.

La famille a décidé de déménager pour mettre de la distance avec l'auteure des lettres, et l'enfant bientôt âgé de 11 ans aujourd'hui et suivi par un pédopsychiatre, «commence à aller un peu mieux», même s'il «culpabilise encore beaucoup», selon le père cité par Sud Ouest.

«Je pose une simple question : si cela avait été un homme, écrivant de telles lettres à une enfant de 9 ans, croyez-vous que la réponse de la justice aurait été la même?», a demandé son avocate.