Ceci n'est pas une histoire inventée pour l'Halloween, mais un phénomène issu des réseaux sociaux qui rappelle le roman Ça de Stephen King ou le personnage du Joker dans Batman. Une vague de faux clowns menaçants est en train de créer une psychose en France. Devant la multiplication des clowns qui effraient leurs victimes, ainsi que des «milices anti-clown», la police a multiplié les arrestations au cours des derniers jours. Notre correspondante fait le point, en cinq temps, sur les incidents des dernières semaines en France mettant en scène des clowns menaçants.

Une femme effrayée

Lundi dernier, l'Agence France-Presse a rapporté l'arrestation d'un adolescent de 14 ans. La police le soupçonne d'avoir d'agressé avec un complice une femme qui sortait de sa voiture. Les deux suspects étaient déguisés en clown et l'un d'eux avait une hache entre les mains. La femme n'a pas été blessée, mais elle a eu la peur de sa vie. Un homme a fait fuir les deux jeunes en les menaçant avec un bâton de baseball. La police a mis la main au collet d'un des deux agresseurs. Par ailleurs, à Montpellier, la cour a envoyé en prison un jeune homme de 18 ans qui, caché sous des airs de clown, a frappé un passant avec une barre de fer.

Des cas isolés et des paris de groupe

Le 20 octobre dernier, un homme déguisé en clown qui terrorisait des passants en brandissant une fausse arme, à Douvrin (près de Lille), a été condamné à six mois de prison avec sursis. Débordée, la police française rapporte beaucoup de cas isolés mineurs, mais aussi d'autres reliés à des paris sur les réseaux sociaux. Il y a six jours, 14 adolescents habillés en clown et armés de pistolets, de couteaux et de bâtons de baseball ont été interpellés dans le stationnement d'un lycée à Agde, a rapporté l'Agence France-Presse. Ils ont été placés en garde à vue et remis en liberté le lendemain.

Clown = danger?

La Police nationale a lancé la campagne «Si je croise un clown, je fais le 17», soit le numéro d'urgence. Elle prend la menace des faux clowns au sérieux, bien qu'elle «ne repose à ce jour sur aucun fait établi d'agression physique envers des personnes», a-t-elle déclaré il y a six jours. «Malgré de nombreux signalements auprès des services de police, seules quelques apparitions de personnes déguisées en clown s'amusant à effrayer des passants ont été recensées, a-t-elle fait savoir par voie de communiqué. Symptomatique de l'impact d'internet, ce phénomène peut engendrer des dérives individuelles dommageables et des troubles à l'ordre public.» Le Figaro a d'ailleurs rapporté dimanche dernier le cas d'un piéton de 35 ans assailli de 30 coups de barre de fer par un voleur déguisé en clown.

Des chasseurs de clowns

La Police nationale doit également calmer les ardeurs des groupes qui veulent chasser les faux clowns. Toujours par voie de communiqué, les policiers de la sécurité publique ont annoncé avoir interpellé des individus pour attroupement armé. «Ces personnes, porteuses d'armes de catégorie D (bâtons, poing américain...) s'étaient rassemblées via les réseaux sociaux afin de lancer une «chasse aux clowns»», a indiqué la police. Sur Facebook, le groupe «Les chasseurs de clowns», créé il y a à peine deux semaines, compte 36 700 membres.

La source du phénomène

Les médias français ont émis des hypothèses sur les origines du phénomène «des clowns maléfiques». On cite la chaîne YouTube de DM Pranks, qui présente des faux clowns qui assaillent des passants en pleine nuit. On évoque aussi la série American Horror Story et le projet artistique d'un couple californien qui prenait des photos d'horreur d'un clown dans les rues de Wasco. Rappelons également le cas du clown qui semé l'effroi dans les rues de Northampton, en Angleterre, l'an dernier. L'homme aux cheveux et au nez rouges sortait de l'ombre la nuit pour fixer des familles dans leur fenêtre ou au détour d'une rue.