Les trois djihadistes présumés, qui se sont rendus aux autorités françaises après avoir pu rentrer de Syrie sans être inquiétés, ont été inculpés à Paris et écroués samedi, a indiqué à l'AFP une source judiciaire.

Inculpés par le juge d'instruction pour «association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste», ils ont ensuite été placés en détention provisoire. Selon l'un des avocats, Me Pierre Dunac, les trois hommes contestent fermement tout projet terroriste en France.

Parmi les djihadistes présumés figurent le beau-frère de Mohammed Merah, auteur de sept assassinats dont quatre dans une école juive de Toulouse avant d'être tué par la police en 2012, et l'un de ses amis d'enfance. Ce dernier a déjà été condamné en France dans une affaire de filière jihadiste vers l'Irak en 2009.

Le retour rocambolesque des trois hommes, soupçonnés d'appartenir à une cellule djihadiste du sud-ouest de la France, avait mis le gouvernement dans l'embarras.

Attendus mardi à l'aéroport parisien d'Orly après leur expulsion de Turquie, où ils étaient revenus après leur séjour en Syrie, ils ont embarqué dans un autre avion et ont atterri à Marseille sans être inquiétés.

Finalement, ils se sont rendus mercredi aux autorités et ont été déférés samedi, après trois jours de garde à vue.

Pour leurs avocats, les trois hommes ne contestent pas s'être rendus en Syrie, mais nient avoir pris part à des combats avec des groupes djihadistes tels que l'organisation État islamique (EI).

«Ils se sont aperçus là-bas (en Syrie) que ce n'était pas ce qu'ils pensaient et ont dû prendre la fuite pour rentrer», a expliqué Me Pierre Dunac.

Le cafouillage autour de leur retour a fait grand bruit en France, survenant quelques jours après l'adoption par l'Assemblée nationale d'un projet de loi qui vise justement à renforcer la lutte contre les filières de recrutement de candidats au jihad. Selon le ministre français de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, plus de 900 Français sont impliqués dans de telles filières.