Deux jours après Réseau ferré de France (RFF), la SNCF, société nationale de chemins de fer, a été à son tour inculpée jeudi pour homicides et blessures involontaires dans l'enquête sur un accident mortel en 2013.

Cette mise en examen (inculpation) intervient un an et deux mois après le déraillement d'un train Paris-Limoges qui avait fait sept morts le 12 juillet 2013 à Brétigny-sur-Orge, à 40 km au sud de Paris.

«Elle était attendue, annoncée et elle est classique dans ce genre de catastrophes», a déclaré à la presse l'avocat de la SNCF Emmanuel Marsigny.

La décision des juges fait suite à la publication début juillet d'un rapport d'experts judiciaires, qui avait conclu que le basculement d'une éclisse, sorte d'agrafe métallique reliant deux rails, était à l'origine de l'accident. Les experts avaient également sévèrement mis en cause les règles de maintenance.

«C'est une étape importante qui va permettre à la SNCF d'avoir accès au dossier», a souligné Me Marsigny. «Il est important de comprendre le mécanisme qui a engendré le retournement de cette éclisse. C'est un événement inédit qui ne s'était jamais produit».

Cette nouvelle étape dans l'instruction de l'accident était également attendue par les victimes et leurs familles. «Cela va permettre de rentrer dans un débat contradictoire», se réjouit Stéphane Gicquel, secrétaire général de la Fédération nationale des victimes d'attentats et d'accidents collectifs (FENVAC). Selon lui, «il va être intéressant d'entendre les réponses de la SNCF et de RFF».

Il appartient désormais aux deux entreprises de demander une contre-expertise si elles sont en désaccord avec les conclusions des experts.

«On va pouvoir analyser tout ça et apporter des réponses aux magistrats instructeurs et aux familles», a dit Me Marsigny. «La SNCF a toujours dit qu'elle assumerait ses responsabilités et il est important de pouvoir participer à l'enquête».