Plus de mille Hongrois ont participé samedi à Budapest à quelque 160 événements consacrés à la commémoration de l'Holocauste et au 70e anniversaire de l'installation forcée des Juifs dans les «maisons à l'étoile jaune» durant la Seconde Guerre mondiale.

En 1944, après l'adoption d'un arrêté municipal, les autorités hongroises ont forcé 220 000 Juifs de Budapest à s'installer dans 2000 bâtiments frappés d'étoiles jaunes qui reprenaient le symbole judaïque de l'étoile de David.

Les résidents de ces bâtiments ont été obligés de porter des étoiles jaunes sur leurs vêtements pendant environ six mois, en attendant qu'un ghetto enclos de murs qui leur était destiné soit construit dans le septième arrondissement de la capitale.

Aujourd'hui, 1600 de ces bâtiments ont survécu. Des concerts, lectures, pièces de théâtre et documentaires ont, entre autres, résonné samedi dans leurs appartements et leurs cours.

«Nous avons commencé à 8 heures du matin et nous allons continuer jusqu'à minuit afin de nous forcer à reconnaître notre passé, de faire face à notre histoire, de savoir qui nous sommes», a déclaré à l'AFP l'un des organisateurs, Istvan Rev, en précisant qu'au moins un millier de personnes avaient participé aux différents événements.

La journée des «maisons à l'étoile jaune» a été l'événement qui a attiré le plus de bénévoles parmi la série de célébrations prévue durant l'année à l'occasion du 70e anniversaire de la déportation des Juifs de Hongrie vers les camps de la mort nazis en 1944.

«La grand-mère juive de mon mari a été installée ici, au deuxième étage», a témoigné Judit Szira depuis la cour de l'un des immeubles.

«Nous devons venir ici pour nous souvenir d'elle et des autres membres de la famille morts durant l'Holocauste», a-t-elle ajouté.

Ce 70e anniversaire a été marqué en Hongrie par des controverses sur la manière la plus appropriée de commémorer l'Holocauste, au cours duquel 600 000 Juifs hongrois sont morts.

Plusieurs associations préparant les commémorations ont refusé ou retourné les subventions octroyées par le gouvernement nationaliste du premier ministre Viktor Orban, l'accusant de vouloir minimiser la complicité de l'État hongrois dans l'organisation des déportations de 1944, une accusation que le gouvernement rejette.