La justice russe a reconnu mardi l'opposant Alexeï Navalny coupable de «diffamation» à l'encontre d'un député, et l'a condamné à une amende de 300 000 roubles (environ 9000 $), a rapporté un journaliste de l'AFP.

Le tribunal n'a pas décidé à cette occasion de transformer en prison ferme la peine de cinq ans avec sursis qui pèse déjà sur l'opposant pour une autre condamnation, comme le craignaient ses partisans.

Mais les proches de l'opposant, dans un message sur son blogue, ont affirmé que la question devait être réglée dans un jugement ultérieur.

«On comprend maintenant pourquoi tout cela a été fait», ont-ils écrit.

La justice russe reprochait cette fois à l'opposant de s'être servi de Twitter pour «accuser sans fondement» un élu municipal moscovite de «toxicomanie».

Plus tôt dans la journée, M. Navalny était sorti du silence imposé dans le cadre de son assignation à résidence, pour clamer son innocence dans une autre affaire.

«Je me fous de toutes ces interdictions et de ces obligations à me taire. (...) Je ne me tairai pas, et si je ne prouve rien au tribunal, je ferai tout pour vous prouver à vous (mon innocence, NDLR)», avait-il écrit à ses partisans dans un message publié sur sa page Facebook.

Il a accompagné son message de plusieurs documents issus de la procédure pénale, censés prouver son innocence dans cette affaire qui lui a valu son assignation à résidence.

L'opposant est visé, avec son frère Oleg, par une enquête pour escroquerie au détriment de la marque française de cosmétiques Yves Rocher, pour laquelle ils risquent jusqu'à 10 ans de camp.

Selon les documents publiés par l'opposant, Yves Rocher a conclu, après expertise, que les agissements des accusés n'avaient pas causé de préjudice à la firme française.

Les autorités pénitentiaires avaient immédiatement annoncé l'ouverture d'une enquête pour violation des conditions d'assignation à résidence d'Alexeï Navalny, l'opposant ayant l'interdiction d'utiliser internet et le téléphone.

Cet avocat de formation, opposant farouche à Vladimir Poutine, aux accents nationalistes, s'est fait connaître en dénonçant sur l'internet des affaires de corruption impliquant de hauts responsables russes.

Son blogue avait été bloqué en mars par l'autorité russe de contrôle des médias.