Les pharmacies de toute la Grèce vont fermer indéfiniment, à partir de cette semaine, pour protester contre l'accord conclu récemment entre le gouvernement et les bailleurs de fonds internationaux pour déréglementer les licences des pharmacies.

Le président de l'Association panhéllénique des pharmaciens, Kyriakos Theodosiadis, a expliqué lundi que le gouvernement envisageait d'éliminer le système de licences en vigueur depuis longtemps pour permettre la création de chaînes et de dépôts pharmaceutiques dans les supermarchés.

M. Theodosiadis affirme que le syndicat des pharmaciens a décidé d'entrer en grève à partir de mercredi parce que le gouvernement n'a pas respecté sa promesse faite à l'association. Le gouvernement devrait présenter son projet de réforme d'ici la fin de la semaine.

Les dispositions du projet de loi «vont au-delà de tout bon sens», a estimé M. Theodosiadis. «Elles détruiront les pharmacies grecques, la santé publique et la société grecque elle-même. (...) Laissons ces politiciens qui soutiennent ce projet distribuer les médicaments au public.»

Les bailleurs internationaux ont conclu l'accord avec le gouvernement la semaine dernière après sept mois de discussions. Ils ont accepté de verser de nouvelles tranches d'aide en échange de mesures visant à réformer les règles du marché, qu'ils jugent trop protectionnistes.

Après la grave récession qui a commencé en 2007, l'économie grecque devrait bientôt recommencer à croître, du moins modestement, prédisent les experts. Mais la pente sera difficile à remonter, alors que l'économie grecque ne représente plus que le quart de ce qu'elle était, avec un taux de chômage de plus de 27 pour cent. Des centaines de milliers de Grecs ont par ailleurs perdu leur assurance maladie publique, puisque la couverture expire après un an de chômage.

Le principal syndicat grec a appelé à une grève générale le 9 avril pour protester contre le plus récent accord avec les bailleurs de fonds.