Les déclarations du député anti-islam Geert Wilders, qui avait déclaré vouloir «moins de Marocains» aux Pays-Bas, a provoqué un véritable «exode» au sein de son parti, ont annoncé vendredi soir des médias néerlandais.

«L'émotion causée par les déclarations de Geert Wilders a mené vendredi à un exode des membres du parti PVV», le Parti pour la Liberté de Geert Wilders, écrit notamment l'agence de presse néerlandaise ANP.

Mercredi soir à La Haye, à la suite d'élections municipales ayant vu son parti terminer second dans cette ville, Geert Wilders avait harangué ses partisans, leur demandant s'ils voulaient «plus ou moins de Marocains dans votre ville et aux Pays-Bas».

«Moins! Moins! Moins!», ont scandé les partisans, ce à quoi Geert Wilders a répondu : «nous allons nous en charger».

Le PVV se présentait mercredi dans deux villes des Pays-Bas : il a terminé premier à Almere, et second à La Haye, où siège le gouvernement.

Après un premier député jeudi, un autre membre de la chambre basse du parlement néerlandais, Joram van Klaveren, a également annoncé quitter le parti, écrit la télévision publique néerlandaise sur son site internet.

Il a été suivi dans la soirée par la chef de file du parti au parlement européen, quatre membres de gouvernements provinciaux et un membre local du parti à La Haye, ont ajouté plusieurs médias néerlandais.

De plus, huit membres du parti local à Almere, une ville-dortoir à l'est d'Amsterdam, ont annoncé dans un communiqué «prendre leurs distances» avec M. Wilders.

Le gouvernement avait également condamné ces déclarations, le vice-Premier ministre Lodewijk Asscher affirmant dans l'après-midi être «dégoûté» : «il s'agit d'un triste chapitre de notre histoire politique».

Des centaines de plaintes avaient été déposées jeudi à la police contre M. Wilders et une page Facebook intitulée «Je porte plainte contre Wilders» avait accumulé plus de 88 000 mentions «J'aime» vendredi soir.

Geert Wilders avait été acquitté en 2011 d'incitation à la haine, les juges ayant estimé que le député ne pouvait pas être condamné car ses critiques étaient dirigées contre l'Islam, une religion, et non contre un groupe ethnique.

Connu pour ses formules incendiaires, Geert Wilders a par le passé comparé le Coran au Mein Kampf d'Adolf Hitler et qualifié l'Islam de religion fasciste.