Le baron de la drogue le plus recherché des Balkans, Darko Saric, a été arrêté après plus de quatre ans de cavale, a annoncé mardi le ministre serbe de la Justice, Nikola Selakovic.

Le ministre a précisé que, sentant l'étau se resserrer autour de lui et son arrestation imminente, Darko Saric a contacté les autorités serbes par l'intermédiaire de son avocat leur proposant de se rendre.

«Au moment où l'arrestation est devenue imminente, l'avocat de Darko Saric a contacté le ministère de la Justice pour proposer une reddition inconditionnelle aux organes de la République de Serbie», a déclaré M. Selakovic.

Cette proposition a été faite le 24 février pour «éviter une éventuelle effusion de sang qu'aurait pu occasionner une opération d'arrestation. Le suspect n'a avancé aucune condition à sa reddition», a précisé le ministre.

Darko Saric, 43 ans, est le cerveau présumé d'un réseau de trafic de cocaïne basé dans les Balkans, organisé entre 2007 et 2009 grâce à des bases en Europe et en Amérique du Sud.

Le ministre de la Justice a précisé que Darko Saric vivait en Amérique du Sud avant son arrestation.

«Il circulait dans quatre États de l'Amérique du Sud, c'est là que nos services l'ont localisé», a dit M. Selakovic ajoutant qu'il ne pouvait, dans l'intérêt de l'enquête, dévoiler les noms de ces quatre pays.

Darko Saric, 43 ans, a été transféré d'Amérique latine au Monténégro où il a été arrêté. Il a ensuite été transféré à Belgrade par avion mardi matin.

«Darko Saric est actuellement interrogé par un juge d'instruction au tribunal pour le crime organisé à Belgrade», a déclaré le procureur serbe chargé du crime organisé, Miljko Radisavljevic.

«Il est accusé d'être responsable du trafic d'au moins 5,7 tonnes de cocaïne et du blanchiment d'au moins 22 millions d'euros (près de 34 millions de dollars)», a ajouté le procureur.

Darko Saric, était jugé par contumace, avec 19 membres de son cartel, pour trafic de cocaïne depuis l'Amérique du Sud vers l'Europe, un procès dont la prochaine séance est prévue le 24 mars. Il fait également l'objet d'un autre procès en Serbie pour blanchiment d'argent.

En février 2013, la justice serbe a ouvert une enquête sur des contacts présumés de hauts responsables politiques avec des personnes soupçonnées d'appartenir au crime organisé, suite à des informations de la presse selon lesquelles le premier ministre, Ivica Dacic, aurait rencontré en 2008 un complice de Darko Saric.

M. Dacic, qui était à l'époque ministre de l'Intérieur, a déclaré qu'il avait rencontré l'un des «collaborateurs» de Saric en 2008, en rejetant toutefois toute implication dans des affaires suspectes.

La lutte contre le crime organisé est l'une des conditions imposées par l'UE aux pays des Balkans en échange de leur rapprochement avec le bloc des 28.

La Serbie a ouvert les négociations d'adhésion en janvier cette année.