Des localités déjà inondées par la Tamise ces derniers jours s'attendaient dimanche à une nouvelle montée des eaux après avoir essuyé une tempête qui a fait trois morts et privé d'électricité des dizaines de milliers de foyers.

La Tamise pourrait atteindre localement ce week-end des niveaux record.

Samedi la tempête Ulla a frappé durement: 115 000 foyers privés d'électricité entre le Royaume-Uni et la France, fortes perturbations dans les transports, glissements de terrain.

Le premier ministre britannique David Cameron a visité samedi Chertsey, un village à l'ouest de Londres, où les soldats aident les habitants à se préparer à la montée des eaux en érigeant des barrages de sacs de sable.

«Ce que nous ferons dans les prochaines 24 heures est vital, car malheureusement le niveau du fleuve va monter encore. Chaque sac de sable, chaque maison protégée, chaque barrière anti-inondation, chaque maison protégée peut compter beaucoup», a-t-il dit.

Le leader de l'opposition travailliste Ed Miliband a mis en cause le changement climatique à l'origine de ces intempéries. Il a appelé le gouvernement à considérer le réchauffement de la planète comme une «question de sécurité nationale», dans une interview publiée dimanche par l'Observer.

Dans l'après-midi, quelque 85 000 foyers étaient encore privés d'électricité au Royaume-Uni, contre 140 000 samedi matin, selon la compagnie Energy Networks Association (ENA).

En France, environ 30 000 foyers restaient sans courant samedi soir en Bretagne, selon Électricité Réseau Distribution France (ERDF), qui avait réussi à le rétablir chez quelque 85 000 usagers initialement plongés eux aussi dans le noir.

La ligne de chemin de fer Brest-Quimper devait rester fermée tout le week-end, des dizaines d'arbres étant tombés sur la voie.

En Grande-Bretagne, les transports ferroviaires et routiers ont également été fortement perturbés à cause d'arbres déracinés et de glissements de terrain, même si la situation s'améliorait dans la journée.

«La nuit a été violente, avec la chute de plus de 120 arbres, bloquant des dizaines de voies dans le sud de l'Angleterre», a déclaré un porte-parole du réseau ferroviaire Network Rail.

Au Portugal, des vents violents et des chutes de neige ont entraîné samedi l'annulation de plusieurs vols et la fermeture d'une dizaine de routes de montagne sur l'archipel de Madère, ont indiqué les services de secours.

Interrogé une nouvelle fois par la presse dans le Surrey (sud-est) sur le retard pris par les autorités pour intervenir, M. Cameron a assuré qu'il allait «tirer les leçons» de la crise le moment venu.

Des rafales de vent, jusqu'à 130 km/h, et de fortes pluies se poursuivaient samedi, avec des précipitations pouvant atteindre jusqu'à 40 mm dans le sud-ouest de l'Angleterre et le sud du Pays de Galles. Une accalmie est prévue dimanche.

Cette tempête est la dernière en date d'une longue série à s'abattre ces dernières semaines sur le Royaume-Uni, qui connaît l'un de ses hivers les plus pluvieux. Deux autres personnes avaient été tuées plus tôt cette semaine lors d'une précédente vague d'intempéries.

Vendredi soir, une femme a été tuée et un homme blessé à Londres par l'effondrement partiel d'un immeuble sur leur véhicule.

Un octogénaire, qui effectuait une croisière, a péri quand un hublot de son paquebot a volé en éclats sous la force des vagues, dans la Manche, au large du Finistère. Plusieurs autres personnes parmi les 735 passagers du Marco Polo, essentiellement des Britanniques, ont aussi été blessées. Le paquebot, attendu dimanche à Tilbury, dans le sud-est de l'Angleterre, revient d'une croisière dans les Caraïbes.

En Irlande, un homme de 65 ans travaillant pour une entreprise de télécommunications a été tué samedi à Cork, lorsqu'un poteau qu'il cherchait à redresser est retombé sur lui, le touchant à la tête.