Les taxis en grève à Paris pour dénoncer la concurrence «déloyale» des voitures avec chauffeur ont obtenu jeudi du gouvernement le gel provisoire des immatriculations de ces véhicules et ont immédiatement appelé à cesser leur mouvement entamé lundi.

À deux jours d'une vague de départs en vacances en France, le gouvernement a décidé de «reporter» les réunions visant à accorder de nouvelles immatriculations de voitures avec chauffeur (VTC) jusqu'à la fin d'une concertation prévue entre les pouvoirs publics et les syndicats de taxis.

Cette médiation, confiée mardi à un député de la majorité socialiste, a deux mois pour proposer un système de «concurrence équilibrée» entre taxis et VTC.

Le coût d'enregistrement d'une VTC est d'environ 100 euros (149 $) alors que les licences de taxis, délivrées gratuitement par les autorités, mais au compte-gouttes, se négocient entre taxis autour de 230 000 euros (près de 344 000 $) à Paris.

Après l'annonce du gel provisoire des immatriculations, l'intersyndicale des taxis, a aussitôt «mis fin au mouvement» de grève déclenché lundi. Ce mouvement a reçu l'adhésion de 56 % de Français, selon un sondage.

Le député médiateur, Thomas Thévenoud, a indiqué dans un communiqué qu'il poursuivait «dès cet après-midi» ses rencontres pour travailler à «créer un nouveau système avec des règles du jeu claires et simples».

Après avoir mobilisé lundi plus de mille taxis en région parisienne, perturbant la circulation, l'intersyndicale avait appelé mardi soir les taxis à une grève illimitée, encourageant des actions «en tous lieux et à tous moments».

La journée de lundi s'était soldée par une soixantaine de gardes à vue et des actions sporadiques avaient perturbé la circulation mardi et mercredi. À la mi-journée jeudi, 300 taxis bloquaient la prise en charge des passagers à l'aéroport parisien d'Orly.

Interrogé sur la radio Europe 1 jeudi matin, le premier ministre Jean-Marc Ayrault a lui-même reconnu «la distorsion de concurrence» entre taxis et VTC.

Longtemps protégés, les taxis font face à la concurrence des VTC, qui se multiplient depuis un assouplissement de la législation en 2009. Sans signalétique lumineuse, les VTC ne peuvent travailler que sur réservation, mais les taxis les accusent de prendre des clients à la volée.