Plus d'un tiers des Français (34 %) affirme adhérer «aux idées du Front national», un chiffre en constante hausse depuis trente ans, selon le baromètre d'image de ce parti d'extrême droite réalisé pour plusieurs médias français.

Les résultats de ce sondage s'inscrivent dans un contexte de montée en puissance des populismes en Europe comme l'illustre le récent référendum en Suisse, où 50,3 % des électeurs ont approuvé dimanche une limitation de l'immigration.

Les Français restent près de six sur dix (59 %) à ne pas adhérer aux idées du FN, selon cette étude de l'institut TNS Sofres pour le quotidien Le Monde, la radio France Info et la chaîne Canal +, rendue publique mercredi et réalisée chaque année depuis 1984.

Mais le niveau d'adhésion n'a cessé toutefois de croître ces dernières années. Il était de 22 % en 2011, lors de la prise de fonction de Marine Le Pen à la tête du parti fondé par son père, Jean-Marie Le Pen. Il a atteint 31 % en 2012 et 32 % en 2013.

La part de personnes interrogées qui n'adhèrent «ni aux critiques ni aux solutions de Marine Le Pen» reste prépondérante à 43 %, mais en recul de trois points par rapport à 2013. Elles sont 14 % (+2 points) à adhérer aux «critiques et solutions» et 35 % à souscrire seulement aux critiques formulées par Mme Le Pen, mais pas à ses solutions.

L'image de la présidente du FN recueille de plus en plus d'opinions favorables : 58 % jugent qu'elle est «capable de rassembler au-delà de son camp» (+5), 56 % qu'elle «comprend les problèmes quotidiens des Français» (+7) et 40 % qu'elle «a de nouvelles idées pour résoudre les problèmes de la France» (+5).

Pour 46 %, Mme Le Pen est «plutôt la représentante d'une droite patriote attachée aux valeurs traditionnelles» (+2), contre 43 % qui la rattachent à «une extrême droite nationaliste et xénophobe».

Pour 54 %, le FN reste un parti protestataire. Il pourrait participer au contraire à un gouvernement pour 35 % des personnes interrogées.

Deux points clés du programme du FN sont cependant rejetés à une très large majorité : la sortie de l'euro (64 % y sont opposés contre 29 %) et la préférence nationale en matière d'emploi (72 % la rejettent contre 24 %).

Ce sondage a été réalisé du 30 janvier au 3 février auprès d'un échantillon représentatif de 1021 personnes interrogées en face à face, selon la méthode des quotas.