Le président ukrainien Viktor Ianoukovitch ne désignera pas de candidat au poste de premier ministre avant la semaine prochaine, a indiqué mercredi le chef de la fraction parlementaire de son parti Olexandre Efremov.

«Le président pourrait se prononcer (sur le futur premier ministre) la semaine prochaine», a indiqué M. Efremov au cours d'un point de presse.

Le précédent chef du gouvernement, Mykola Azarov, a donné sa démission le 28 janvier sur fond d'une grave crise politique et d'une contestation sans précédent contre le régime, alors que l'opposition exigeait son départ.

Le président Viktor Ianoukovitch avait proposé fin janvier à l'un des leaders de l'opposition, Arseni Iatseniouk, de diriger le gouvernement, mais celui-ci avait décliné cette offre.

«Le président a 60 jours à compter de la démission du premier ministre» pour désigner son successeur, a rappelé M. Efremov.

Le vice-président américain Joe Biden a une nouvelle fois appelé mardi le président ukrainien au «dialogue» et au «compromis pour former un nouveau gouvernement, lors d'une conversation téléphonique rapportée par la Maison-Blanche.

Ianoukovitch chez Poutine

Le président ukrainien Viktor Ianoukovitch va rencontrer son homologue russe Vladimir Poutine vendredi, pour la première fois depuis décembre, a indiqué mercredi à l'AFP le porte-parole du Kremlin.

Cette rencontre se fera à Sotchi (sud de la Russie) en marge de l'ouverture des Jeux olympiques d'hiver.

M. Ianoukovitch «sera bien à Sotchi et ils se rencontreront», a déclaré à l'AFP Dmitri Peskov. «Ils discuteront des relations bilatérales», a-t-il ajouté.

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères Leonid Kojara avait indiqué lundi que le président se rendrait à Sotchi, mais il n'avait pas fait mention d'une rencontre bilatérale avec M. Poutine.

Mercredi, c'est avec la diplomate en chef de l'Union européenne, Catherine Ahston, que M. Ianoukovitch s'entretient à Kiev.

Le président ukrainien, confronté depuis plus de deux mois à un mouvement de contestation sans précédent né du refus fin novembre du gouvernement de signer un accord d'association avec l'Union européenne au profit d'une coopération économique avec la Russie, est tiraillé entre Occidentaux et Russes.

La Russie a été accusée par les Occidentaux d'avoir exercé des pressions économiques sur les autorités ukrainiennes pour les dissuader d'un rapprochement avec l'Union européenne.

Après le revirement de Kiev, Moscou a annoncé fin décembre l'octroi à l'ex-république soviétique qui était au bord de la faillite d'un crédit de 15 milliards de dollars, dont 3 milliards ont déjà été versés, et une baisse importante du prix de son gaz.

Mais après la démission du gouvernement de Mykola Azarov, M. Poutine a laissé entendre que la suite de la mise en oeuvre de son assistance dépendrait de la couleur du gouvernement ukrainien à venir.

L'entrevue entre M. Ianoukovitch et M. Poutine doit se tenir alors qu'Européens et Américains réfléchissent à une aide financière pour l'Ukraine.