Toute la péninsule et les îles italiennes ont été traversées vendredi et samedi par de fortes intempéries, marqués par des fleuves en crue, des glissements de terrain, des neiges très abondantes dans les Alpes, la pluie et la tempête ailleurs.

Des perturbations étaient prévues ici et là au moins jusqu'à mardi.

Des images impressionnantes ont ainsi montré samedi le Pont Milvio au nord de Rome avec le Tibre léchant le haut de ses parapets, ou l'Arno à Pise (Toscane), exceptionnellement haut lui aussi.

Tandis que le niveau du Tibre continuait de monter, la diminution des pluies en Toscane a permis une décrue de l'Arno, qui était vendredi le fleuve le plus menaçant.

Dans le quartier de Prima Porta, au nord de Rome, les rues étaient aussi couvertes d'eau. Garages et caves étaient inondés. Les eaux du Tibre ont aussi envahi des terrains de sport.

Selon la Protection civile, le Tibre devait rester cependant en dessous de la cote d'alarme.

La mairie, très critiquée pour son incapacité à éviter le chaos des transports, a mis en place une cellule de crise.

Nombreux étaient aussi les axes inondés sur le littoral, près de Fiumicino, l'aéroport principal de Rome.

Dans la matinée, en revanche, la diminution des pluies a permis une décrue de l'Arno, vendredi nettement le fleuve plus menaçant.

A Pise, le moment le plus critique s'était produit vendredi matin avec un débit de 2 500 à 3 000 mètres cubes par seconde de l'Arno.

Dans la région, à Ponsacco, une partie des habitants (1 600) dont les rez-de-chaussée étaient inondés ou menacés par la crue d'une rivière, ont dû être hébergés par des parents et amis.

De même à San Miniato, un millier de personnes avaient été évacuées préventivement.

La plupart de ces familles ont pu regagner leurs domiciles dans l'après-midi. Les dommages étaient consistants.

Au sud de Latium, dans la région de Frosinone, le fleuve Aniene a rompu ses digues près de Subiaco. Trois jeunes gens ont failli se noyer quand leur voiture est tombée dans le Rapido, une rivière en furie de la même région.

A Venise, l'«acqua alta», le phénomène de marée qui inonde régulièrement une partie de la ville, a atteint un haut niveau (104 cm). Environ 8% de la zone piétonnière de la cité des Doges se trouvait sous l'eau. Sur la place Saint-Marc, l'eau atteignant 25 cm.

En montagne, les températures sont remontées, faisant craindre des avalanches. De très intenses chutes de neige ont rendu les communications très difficiles et coupé par endroit l'électricité. Dans le Haut-Adige, plus de deux mètres de neige sont tombés par endroits, et tous les cols étaient fermés.

Dans le Golfe de Naples, un très fort vent de sirocco retenait à quai une partie des aliscaphes. Brouillards, fortes pluies en Calabre aussi où la circulation était difficile et des arbres étaient tombés. Intempéries aussi sur la Sicile et la Sardaigne.

Pour un chercheur de l'institut de biométéorologie, ces fortes précipitations, «plutôt typiques de l'automne», sont assez «anormales pour la saison».