Une centaine d'anciens déportés et 55 députés israéliens de la Knesset ont rendu hommage lundi aux victimes de l'Holocauste sur le site de l'ancien camp nazi d'Auschwitz-Birkenau, 69 ans après sa libération par les troupes soviétiques.

La plus grande délégation de la Knesset à s'être jamais rendue à l'étranger est passée à pied sous le portail portant l'inscription tristement célèbre «Arbeit macht frei» (Le travail rend libre), à l'entrée d'Auschwitz I, la partie la plus ancienne de ce camp installé par l'Allemagne nazie dans le sud de la Pologne pendant la Seconde Guerre mondiale, a constaté une journaliste de l'AFP.

Conduits par le chef de la majorité parlementaire Yariv Levin (Likoud) et le chef de l'opposition, Yitzhak Herzog (Avoda), les députés ont visité le musée du camp avec la nouvelle exposition sur la Shoah, inaugurée en mai dernier par le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou.

Le président de la Knesset Youli Edelstein, qui devait représenter l'État d'Israël aux commémorations, a dû annuler sa venue en raison du décès de son épouse la semaine dernière.

Les cérémonies du 69e anniversaire de la libération du camp ont commencé dans la matinée. Une centaine de survivants venus de différents pays ont déposé des fleurs au pied du Mur de la Mort, endroit où les nazis fusillaient les prisonniers.

Selon l'un des survivants, Jacek Zieliniewicz, 87 ans, qui assiste aux cérémonies de la libération du camp tous les ans, «certains rendent hommage à ceux qu'ils ont perdus ici, des amis, des codétenus ou des gens qu'ils n'ont pas connus».

Les cérémonies les plus importantes devaient se dérouler dans l'après-midi sur le site de Birkenau, principal lieu d'extermination des Juifs, distant de trois kilomètres de celui d'Auschwitz I.

«Toutes les heures, un survivant meurt en Israël ou dans le monde. C'est pour cela qu'il est si important de les honorer avant qu'il ne soit trop tard», a déclaré à l'AFP Jonny Daniels, organisateur de la visite.

Les députés de la Knesset devaient rencontrer en début de soirée à Cracovie des élus polonais et des parlementaires venus d'autres pays.

L'UE appelle à lutter l'intolérance

La représentante de l'UE pour les Affaires étrangères, Catherine Ashton, a appelé lundi les Européens à «rester vigilants» dans la lutte contre le racisme et les préjugés à l'occasion de la Journée mondiale à la mémoire des victimes de l'Holocauste.

«En ce jour de mémoire de l'Holocauste, nous devons garder vivante la mémoire de cette tragédie», a affirmé Mme Ashton dans un communiqué.

«C'est l'occasion de nous rappeler la nécessité de continuer à lutter contre toute forme de racisme et de préjugés à notre époque», a-t-elle souligné. «Nous devons rester vigilants contre les dangers des discours de haine et redoubler notre engagement pour empêcher toute forme d'intolérance», a-t-elle ajouté.

«Le respect des droits de l'homme et de la diversité sont au coeur de ce que l'Union européenne défend», a-t-elle conclu.

Le 27 janvier, jour anniversaire de la libération du camp par l'armée soviétique en 1945, est depuis 2005 la Journée internationale consacrée à la mémoire des victimes de l'Holocauste.

Un million de juifs européens ont été tués à Auschwitz-Birkenau, ainsi que 70 000 à 75 000 Polonais non juifs, 21 000 Tziganes, 15 000 prisonniers de guerre soviétiques et 10 000 à 15 000 autres prisonniers, selon les données du musée du camp.

PHOTO KACPER PEMPEL, REUTERS

La plus grande délégation de la Knesset à s'être jamais rendue à l'étranger est passée à pied sous le portail portant l'inscription tristement célèbre «Arbeit macht frei» (Le travail rend libre), à l'entrée d'Auschwitz I.