La première dame française, Valérie Trierweiler, au repos depuis quinze jours après la révélation d'une liaison du président avec une actrice, sera lundi à Bombay auprès d'une ONG tandis que François Hollande, qui a promis une «clarification» de son couple, sera en Turquie.

L'annonce du voyage de deux jours de Valérie Trierweiler par son entourage alimente les spéculations sur la situation du couple présidentiel, sous forte pression médiatique depuis la révélation le 10 janvier par un magazine people d'une relation entre le chef de l'État, 59 ans, et une actrice de 41 ans, Julie Gayet.

Ce déplacement à Bombay, prévu de longue date, est pris en charge par des mécènes indiens et français liés à l'organisation Action contre la faim, et non par la présidence française, a tenu à préciser vendredi l'entourage de la première dame.

Elle doit visiter l'hôpital de Bombay où ACF a un programme de pâte nutritionnelle pour enfants mal nourris et doit assister à une session de formation du personnel médical, puis à un déjeuner de levée de fonds avec des femmes de chefs d'entreprises locaux. Un dîner de charité est prévu à l'hôtel Taj Mahal.

Il s'agira de la première sortie publique de la première dame depuis la publication de photos volées de son compagnon, casqué et en scooter, se rendant chez Julie Gayet. Valérie Trierweiler, victime d'un «coup de blues», avait été dans la foulée hospitalisée en urgence. Après huit jours d'hôpital, elle avait poursuivi sa convalescence avec une semaine de repos supplémentaire dans une résidence présidentielle jouxtant le château de Versailles, près de Paris.

Déplacements en solo pour le président

Une conférence de presse est également au programme de la visite en Inde, mais Valérie Trierweiler ne pourrait y faire qu'une brève apparition sans prendre la parole, selon ACF à Paris.

Valérie Trierweiler s'est déjà rendue en Inde en février 2013 pour accompagner François Hollande en visite officielle. Pays réputé conservateur, l'Inde avait pour l'occasion assoupli sa politique protocolaire en accueillant la compagne du chef de l'État avec les égards accordés aux épouses des présidents. La première dame avait notamment visité un foyer pour enfants des rues à New Delhi.

À Bombay, Valérie Trierweiler sera accompagnée d'une actrice, Charlotte Valandrey, engagée dans la cause du don d'organes et des greffes, elle-même greffée du coeur.

De marbre face au tourbillon médiatique et concentré sur son agenda politique, François Hollande a refusé jusqu'à présent d'évoquer le sort de son couple. Il s'est limité à promettre une clarification d'ici à son voyage d'État aux États-Unis le 11 février.

Vendredi, plusieurs médias français assuraient que cette visite s'effectuerait sans Valérie Trierweiler, même si cette dernière a été invitée à l'origine par Barack Obama.

Depuis le début de l'affaire le 10 janvier, François Hollande effectue seul ses déplacements. Il était en début de semaine en visite officielle aux Pays-Bas et sera lundi en visite d'État - le plus haut niveau dans le protocole - en Turquie. Vendredi, il était au Vatican pour une rencontre avec le pape François.

Le flou sur la situation du couple présidentiel, qui fait en France et à l'étranger les choux gras des caricaturistes et humoristes, s'est accentué jeudi avec des déclarations de l'avocate de Valérie Trierweiler.

Me Frédérique Giffard a affirmé que sa cliente et le chef de l'État, qui vivent officiellement ensemble depuis 2010 et ne sont pas mariés, «réfléchissent» à une «clarification» de leur situation. «Elle souhaite réellement que toute cette affaire puisse se résoudre pour en sortir le plus dignement possible», a précisé Me Giffard au quotidien Le Figaro, laissant planer l'hypothèse d'une séparation.

Valérie Trierweiler «désavoue» les propos de son avocate qui «a parlé sans son accord et sans être mandatée», a rétorqué l'entourage de la première dame.

Vendredi, si Valérie Trierweiler figurait toujours sur le site de l'Élysée en tant que première dame, certains journaux tablaient déjà sur une fin du couple présidentiel. «Première dame, c'est fini», titrait en Une le quotidien Le Parisien avec une photo de Mme Trierweiler sur le perron de l'Élysée... pour affirmer, sondage à l'appui, que les Français ne souhaitent plus de première dame, pas de statut particulier et plus de ressources financières pour les conjoints.

En France, rien n'est prévu pour le conjoint du président, même s'il bénéficie de collaborateurs et de moyens financiers.