Le père du légendaire fusil d'assaut soviétique AK-47, Mikhaïl Kalachnikov, s'était interrogé, avant de mourir en décembre à 94 ans, sur les conséquences de son invention et s'en était ouvert à l'Église orthodoxe, a-t-on appris lundi.

«Ma douleur est insupportable (...). Si mon fusil a ôté la vie à des humains, moi, Mikhaïl Kalachnikov, fils d'une paysanne, chrétien orthodoxe, suis responsable de la mort de ces humains même si c'étaient des ennemis?», s'interrogeait-il dans cette lettre datée du 7 avril et citée par le quotidien Izvestia.

«Mikhaïl Kalachnikov a bien écrit une lettre au Patriarche Kirill (chef de l'Église russe orthodoxe) où il exprimait sa préoccupation sur les conséquences de l'utilisation de son arme», a confirmé à l'AFP le porte-parole du Patriarche Alexandre Volkov.

«Le patriarche lui a répondu dans une lettre privée», a-t-il ajouté sans davantage de commentaires.

«Il a inventé son arme pour défendre sa patrie et non pas pour que des terroristes d'Arabie saoudite s'en servent», selon M. Volkov, cité par Izvestia.

Le fusil d'assaut kalachnikov, conçu en 1947, a été produit, selon certaines estimations, à 100 millions d'exemplaires dans le monde.

Cette arme robuste et bon marché est notamment devenue le symbole de la lutte armée pour l'indépendance, et orne de nombreux drapeaux, dont celui du Mozambique et celui du mouvement chiite libanais Hezbollah.

Né en 1919 dans un village de Sibérie, Mikhaïl Kalachnikov a été inhumé avec les honneurs près de Moscou dans un mémorial destiné aux plus grandes gloires militaires du pays.