François Hollande a dénoncé vendredi une atteinte à sa vie privée après la révélation par un magazine à potins de sa liaison avec une actrice, qui pose la question de la sécurité du président français.

Déplorant «les atteintes au respect de (sa) vie privée auquel il a droit comme tout citoyen», M. Hollande, qui s'est exprimé en son nom propre et pas en tant que président, a annoncé à l'AFP, sans démentir la réalité de sa liaison, qu'il envisageait des poursuites judiciaires à l'encontre du magazine Closer.

Dans un dossier de 7 pages accompagnées de photos qui ne montrent jamais ensemble François Hollande, 59 ans, avec la comédienne Julie Gayet, 41 ans, l'hebdomadaire affirme que le couple vit un «amour secret».

Le magazine dévoile des photos montrant l'actrice entrant le 30 décembre dans son immeuble situé dans le coeur de Paris tout près du palais présidentiel, puis celle d'un homme casqué présumé être François Hollande, déposé par un conducteur de scooter identifié comme le garde du corps du chef de l'État français.

«Autour du jour de l'an, le chef de l'État, casque sur la tête, rejoint à scooter la comédienne dans son pied-à-terre où le président a pris l'habitude de passer la nuit», écrit Closer.

Le nombre de photos représentant le garde du corps, surveillant les alentours ou apportant, semble-t-il, des croissants, suscite des questions sur la sécurité du président français. Depuis son entrée en fonctions, François Hollande a toujours eu à coeur de continuer à vivre «normalement» et il laissait encore entendre ces derniers mois qu'il restait à l'écoute du peuple français, au besoin en s'affranchissant des règles protocolaires dans ses déplacements.

François Hollande n'a jamais été marié. Il s'était séparé en juin 2007 de l'ex-candidate à la présidence de la République Ségolène Royal avec laquelle il a eu quatre enfants. Il est depuis cette époque en couple avec Valérie Trierweiler, 48 ans, une journaliste qui, à l'instar d'anciennes premières dames, s'est investie dans des occupations humanitaires depuis l'arrivée à l'Élysée de François Hollande en mai 2012.

La dernière apparition publique du couple présidentiel remonte à mercredi, lorsque François Hollande et Valérie Trierweiler ont présidé à l'Élysée, sous l'oeil des caméras, la traditionnelle cérémonie de la galette des rois, coupée et distribuée au personnel de la présidence.

La vie privée des présidents de moins en moins taboue

En mars, des rumeurs sur l'internet avaient fait état d'une liaison présumée entre le président et Julie Gayet. Très rapidement, la comédienne avait démenti toute relation sentimentale et porté plainte pour identifier les auteurs des rumeurs, sans parvenir à les faire taire définitivement.

L'actrice avait participé en 2012 à un clip de campagne de François Hollande où elle qualifiait le candidat à la présidentielle d'homme «humble», «formidable» et «vraiment à l'écoute». Elle s'était aussi engagée en faveur de mariage homosexuel, une réforme sociétale promise par François Hollande et entrée en vigueur en 2013.

Elle est en France actuellement à l'affiche du film Âmes de papiers, qui traite du deuil dans les couples.

Interrogée vendredi, la directrice de la rédaction de Closer, Laurence Pieau, a estimé qu'il fallait «dédramatiser» la publication des photos de son magazine. «C'est un président normal, une personne normale. C'est un président qui a un coup de coeur et une histoire», a-t-elle dit.

La vie privée des hommes politiques en France, et singulièrement du président, est de moins en moins taboue.

Nombre de liaisons ont été attribuées aux ex-présidents Valery Giscard d'Estaing (1974-1981) et Jacques Chirac (1995-2007), ce dernier assurant n'en avoir «jamais abusé». François Mitterrand (1981-1995) avait reconnu la paternité d'une fille, Mazarine, née lors d'une relation extra-conjugale et Nicolas Sarkozy avait été le premier président français à divorcer et s'être remarié en cours de mandat, avec la chanteuse et top-modèle Carla Bruni.