Le chef du principal parti grec d'opposition de la gauche radicale Syriza, Alexis Tsipras, n'a pas assisté mercredi soir à la cérémonie d'ouverture de la présidence semestrielle de la Grèce à la tête de l'UE sur fond de passe d'armes très vive avec la majorité gouvernementale.

Selon une source au sein du parti ayant requis l'anonymat, la décision de la tête de liste de la gauche européenne aux élections du mois de mai, est «symbolique».

Fervent adversaire des politiques de rigueur imposées au pays depuis le début de la crise de la dette en 2010, M. Tsipras souhaite envoyer un message au gouvernement de coalition droite-socialiste qui n'a pas mis l'accent sur «les conséquences de la crise» dans l'agenda présenté pour la présidence grecque, a expliqué cette source à l'AFP.

Le Syriza, qui est en tête de récents sondages sur les intentions de vote, estime que les problèmes du chômage en Grèce, dont le taux est le plus élevé dans la zone euro (à 27%), la croissance et les erreurs de politiques d'austérité n'ont pas été mis en avant dans l'agenda.

L'opposition de gauche s'était déjà accrochée ce week-end avec le gouvernement accusé d'être intervenu pour reporter une visite à Athènes de députés européens menant un audit du rôle de la troïka, alors que le pays a accueilli mercredi les responsables européens pour le lancement officiel de la présidence tournante de l'UE par la Grèce.

Le premier ministre Antonis Samaras s'en est vivement pris, devant la presse étrangère réunie pour l'occasion, au «Syriza et son chef qui ont choisi de ne pas venir aujourd'hui» et dont «les idées sont anti-européennes, anti-occidentales et contre l'Otan».

Plus tôt, le parti du premier ministre (Nouvelle démocratie) avait dans un communiqué reproché à la formation de la gauche radicale ses accointances supposées avec «le terrorisme» national revenu dans l'actualité après l'évasion lors d'une sortie, mardi, d'un militant de l'organisation d'extrême gauche du 17-Novembre (17-N), condamné à la prison à vie.

Le Syriza a réagi à une attaque «au-delà de l'ordinaire» en accusant la formation majoritaire de manquer de «sérieux».

Parallèlement, le patriarche oecuménique orthodoxe Bartholomée 1er, chef spirituel des chrétiens orthodoxes siégeant à Istanbul (Turquie), a fait le déplacement mercredi dans la capitale grecque pour assister aux cérémonies de la présidence grecque.

L'Église orthodoxe grecque, qui n'est pas séparée de l'État, assiste régulièrement aux cérémonies politiques officielles dans un pays à plus de 90% d'orthodoxes.