Une femme portant le voile intégral interdit en France, jugée pour avoir insulté et menacé des policiers qui voulaient contrôler son identité, a été condamnée à un mois de prison avec sursis mercredi à Versailles (ouest de Paris).

Le tribunal correctionnel a auparavant rejeté le recours, sous forme de Question prioritaire de constitutionnalité (QPC) déposé par les avocats de la jeune femme qui contestaient sur le fond la loi interdisant le port du voile intégral dans l'espace public.

Cassandra Belin, une jeune Française de 20 ans convertie à l'islam, a été condamnée à un mois de prison avec sursis - peine plus sévère que les réquisitions - pour avoir insulté et menacé des policiers lors d'un contrôle d'identité mouvementé dans la cité populaire de Trappes le 18 juillet.

Elle a aussi été condamnée à 150 euros d'amende pour «le port d'une tenue dissimulant le visage» dans l'espace public.

À son procès, le 11 décembre, le ministère public avait requis 500 euros d'amende pour les outrages et 150 euros (219 $) pour le port du niqab.

Il avait également demandé au tribunal de rejeter la QPC au motif que le Conseil constitutionnel avait déclaré la loi du 11 octobre 2010 interdisant le port du voile intégral conforme à la Constitution.

La présidente du tribunal correctionnel Florence Perret a déploré dans son délibéré l'absence de Cassandra Belin à son procès, regrettant qu'«une discussion ne se soit pas engagée».

Si elle avait été présente, elle aurait pu accepter un «stage de citoyenneté (...) plus à même de rappeler les valeurs de la société» qu'une amende, selon la présidente.

Le soir du 18 juillet, en plein ramadan, des policiers avaient voulu contrôler Cassandra Belin, mais les choses avaient dégénéré et plusieurs nuits de violences avaient éclaté à Trappes.