Des heurts ont opposé mercredi soir la police à une partie des quelque 5000 manifestants rassemblés à Istanbul pour réclamer la démission du premier ministre Recep Tayyip Erdogan quelques heures après la démission de trois ministres mis en cause dans une retentissante affaire de corruption, a constaté un photographe de l'AFP.

En milieu de soirée, les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogène pour disperser la foule dans le quartier de Kadikoy, sur la rive asiatique de cette mégapole turque.

Rassemblés à l'appel d'une dizaine de partis et d'organisations proches de l'opposition, ces manifestants ont scandé des slogans hostiles à M. Erdogan, qui devait annoncer plus tard dans la soirée un remaniement ministériel.

«La corruption est partout !», «la résistance est partout !», ont-ils notamment scandé, reprenant des slogans utilisés pendant la grande fronde antigouvernementale qui a secoué l'ensemble de la Turquie les trois premières semaines de juin.

D'autres rassemblements hostiles au gouvernement ont été rapportés mercredi soir par les médias turcs dans le quartier stambouliote de Besiktas, non loin des bureaux du premier ministre sur la rive européenne de la ville, ainsi que dans la capitale Ankara et à Izmir (ouest de la Turquie) notamment.

Des appels circulaient mercredi soir sur les réseaux sociaux turcs en vue d'une autre manifestation contre la corruption et M. Erdogan vendredi soir sur la place Taksim, coeur de la contestation en juin dernier.

Trois ministres proches de M. Erdogan ont quitté leurs fonctions mercredi après la mise en cause de leurs fils dans le cadre d'une vaste enquête anticorruption qui a provoqué une crise politique majeure au sommet de l'État turc, à quatre mois des élections municipales.