Le pape François a confirmé lundi un proche de son prédécesseur Benoît XVI, le cardinal canadien Marc Ouellet, cité comme papabile au dernier conclave, au poste clé de président de la Congrégation pour les évêques, a annoncé le Vatican.

Le pape argentin avait, peu après son élection en mars, maintenu à titre provisoire tout le «gouvernement» de la Curie. Depuis lors, Jorge Mario Bergoglio procède à des confirmations, des mutations et des nominations, mais à un rythme lent qui suscite des crispations dans ces services, en mettant sur le gril plus d'un prélat incertain de son avenir.

Grand connaisseur de l'Amérique latine dont il a présidé la commission au Vatican, le cardinal Ouellet est un conservateur sur le plan de la doctrine, homme discret, efficace, polyglotte, de grande culture comme Joseph Ratzinger dont il s'est inspiré. Il avait dirigé de 2003 à 2010 son diocèse au Québec avec beaucoup de rigueur vis-à-vis des catholiques progressistes, une rigueur qui lui a été reprochée à une époque où la foi a connu une érosion radicale au Canada.

Depuis 2010 à la tête d'un «ministère» chargé de gérer plus de 5000 évêques dans le monde, Mgr Oullet a appliqué des normes rigoureuses en matière de corruption et pédophilie, pour les limogeages et les nominations effectuées ces dernières années, conformément aux consignes de Benoît XVI.

Il sera secondé par le Brésilien Ilson de Jesus Montanari, nommé secrétaire (numéro deux) en octobre.

Le temps que le pape François a mis pour décider si le cardinal Ouellet devait rester ou non à son poste a alimenté les spéculations des vaticanistes sur les hésitations du nouveau pape face à un homme très «ratzingerien», qui a un tempérament très différent de François, mais partage avec lui l'amour de l'Amérique latine.

Sa confirmation, comme celle de l'Allemand Gerhard Ludwig Müller en septembre dernier à la tête de la puissante Congrégation pour la doctrine de la foi (ex-Saint-Office) et de l'Italien Fernando Filoni à la Congrégation pour l'évangélisation des peuples, est un signe que le pape n'entend pas marquer de rupture trop prononcée avec l'ère de Benoît XVI.

Marc Ouellet avait été l'un des plus souvent cités comme papabile lors du conclave de mars dernier.