Le gouvernement français n'a aucune intention de réintroduire les signes religieux à l'école, a assuré vendredi le premier ministre Jean-Marc Ayrault, après la publication d'un rapport controversé sur l'intégration.

«Ce n'est pas parce que je reçois des rapports que c'est forcément la position du gouvernement», a déclaré devant la presse M. Ayrault, qui réagissait aux critiques de l'opposition de droite qui a mis en garde le gouvernement concernant sa politique d'immigration après la publication de ce rapport.

Le rapport, commandé par le gouvernement et remis le 13 novembre au premier ministre, propose une «politique repensée» de l'intégration en France axée sur la lutte contre les discriminations. Il suggère notamment de revenir sur la loi, votée en 2004, qui interdit les signes religieux à l'école et en particulier le voile islamique.

Parmi les autres propositions du rapport, figurent le développement de l'apprentissage des nouvelles langues parlées en France, la suppression des conditions de nationalité pour accéder à un emploi, ou encore la création d'un «délit de harcèlement racial».

Vendredi, le président du parti d'opposition UMP (droite) Jean-François Copé a «interpellé solennellement» le président François Hollande en lui demandant de ne pas mettre en oeuvre les dispositions préconisées dans ce rapport, qui propose selon lui «d'ériger le communautarisme en nouveau modèle pour la France».

«Notre République serait en danger si vous cédiez à cette tentation en mettant en oeuvre, ne serait-ce qu'à minima, un rapport dont l'intention est de déconstruire (...) cette République», a déclaré M. Copé.

«M. Copé est un irresponsable et un menteur parce que faire le procès au gouvernement de la République que je dirige que nous voudrions abandonner le modèle républicain d'intégration, celui de droits et des devoirs, celui de la République démocratique laïque et sociale, c'est une injure», a réagi M. Ayrault.

«Il va jusqu'à dire que nous voudrions réintroduire les signes religieux à l'école, le voile à l'école. Mais de quoi parle-t-il? Est-ce qu'on a dit ça une fois? A-t-on cette intention? Évidemment pas», a déclaré le chef du gouvernement français.

Une réunion interministérielle se tiendra début janvier pour bâtir la future feuille de route du gouvernement en matière d'intégration des immigrés.

La publication de ce rapport intervient alors que la question de l'islam fait régulièrement débat en France entre polémique sur le voile à l'école, l'interdiction controversée du voile intégral dans l'espace public et la place des musulmans.

Cinq à six millions de musulmans vivent en France.