Les lanceurs d'alerte devraient être félicités au lieu d'être poursuivis, a estimé jeudi le père d'internet, Tim Berners-Lee, devant la presse à l'ONU, à Genève.

«Quand les contrôles et les équilibres ne fonctionnent plus, les lanceurs d'alerte sont ceux sur lesquels la société peut compter», a-t-il dit.

«Parce ce qu'ils accomplissent la fonction importante de sauver la société quand elle est dans un état désespéré, par conséquent nous devons, je pense, trouver une forme de reconnaissance internationale pour les lanceurs d'alerte», a encore déclaré M. Berners-Lee.

Il a expliqué ne pas songer à l'octroi automatique du prix Nobel de la Paix mais plutôt à une «amnistie».

Il a évoqué le cas de l'ancien agent de la NSA, l'Agence Nationale de Sécurité américaine, Edward Snowden. «D'une certaine façon il y avait des contrôles et des équilibres installés dans le système, surtout dans le système américain. Ils ont été défaillants».

Face aux appels à une réflexion sur les moyens de protéger la vie privée, il a jugé «naïf» de croire qu'il existerait des mesures infaillibles.

«Nous devons supposer que ces systèmes deviendront eux aussi défaillants dans le futur», a averti ce physicien britannique qui a imaginé le réseau internet il y a plus de 25 ans alors qu'il travaillait au CERN à Genève, le laboratoire européen de recherche nucléaire. Il est venu participer à l'ONU à une réunion sur les droits de l'Homme.