La tempête Xaver, entrée par le Royaume-Uni, a commencé par balayer le nord-ouest du continent européen provoquant d'importantes inondations et la pagaille dans les transports, notamment en Écosse, aux Pays-Bas, en Allemagne et en Scandinavie.

Les premières victimes ont été enregistrées en Écosse, où le chauffeur d'un poids lourd est mort dans un accident, et dans le centre de l'Angleterre, où un homme en chaise roulante motorisée a été tué par la chute d'un arbre.

Le bilan risquait de s'alourdir, alors que les garde-côtes suédois ont annoncé qu'ils arrêtaient leur recherche de deux marins passés par-dessus bord de leur bateau après avoir été happés par une vague.

Au Royaume-Uni, touché dans la nuit de mercredi à jeudi, des pointes de vent ont été enregistrées à 228 km/h dans le nord de l'Écosse, privant quelque 100 000 foyers d'électricité, selon la BBC.

Plus de 10 000 habitants ont été évacués sur la côte Est où on s'attendait à enregistrer dans la nuit de jeudi à vendredi les marées les plus fortes depuis trente ans. Et par conséquent d'importantes inondations, la principale crainte des autorités.

Dans certaines régions britanniques, la mer pourrait, selon l'agence environnementale, atteindre des niveaux aussi élevés que lors des inondations dévastatrices de 1953, qui avaient fait plus de 2000 victimes en Europe.

C'est aussi ce qu'on redoutait en Allemagne qui s'attendait à essuyer sa plus forte tempête depuis 1962, notamment dans le grand port d'Hambourg (nord) ainsi que dans les régions avoisinantes de Basse-Saxe et du Schleswig-Holstein.

«La situation météorologique ressemble à celle du 17 février 1962» quand les digues avaient rompu et plus de 300 personnes avaient péri dans le nord de l'Allemagne, selon le météorologue Friedemann Schenk interrogé par le quotidien berlinois Berliner Zeitung. «Mais le système de protection contre les inondations n'a aujourd'hui plus rien à voir avec celui d'alors. Donc, ça ne se passera pas comme en 1962», a-t-il affirmé.

Aux Pays-Bas, en Belgique et en Allemagne - où le pic de la tempête était attendu dans la nuit de jeudi à vendredi - les autorités ont tout de même pris des mesures de précaution qui devraient permettre de limiter les dégâts.

Le plan catastrophe a été déclenché dans la province de Flandre occidentale et le maire de la commune belge de Bredene a décidé d'évacuer préventivement plus de 2000 habitants près du canal Gand-Bruges-Ostende.

Transports touchés

Les pompiers ont placé des sacs de sable et des barrages mobiles pour limiter les inondations, notamment dans la station balnéaire d'Ostende (ouest), dont le centre s'était retrouvé sous deux mètres d'eaux en 1953.

«Des simulations ont calculé que le niveau de l'eau pourrait atteindre 6,1 mètres. C'est la plus haute mesure depuis trente ans», a prévenu le gouverneur de la province de Flandre occidentale, Carl Decaluwé. Mais il n'y a «aucune raison de paniquer», a-t-il assuré, estimant que la Belgique était mieux préparée à ce type de phénomène que lors de la «mégatempête» de 1953, qui avait fait 22 morts.

Aux Pays-Bas, où 27% des terres sont situées en dessous du niveau de la mer, l'Institut météorologique néerlandais a fait passer l'alerte au rouge - degré maximum - pour le nord et nord-ouest du pays, et le barrage anti-tempête Oosterscheldekering (sud-ouest) a été fermé pour la première fois depuis 2007.

À Berlin, les parents étaient invités à aller chercher leurs enfants plus tôt à l'école et certains marchés de Noël étaient fermés.

Les transports étaient touchés dans tous les pays sur le trajet de la tempête.

La circulation des trains et ferries a été interrompue en Écosse, aux Pays-Bas, en Belgique et en Allemagne, et de nombreux ponts ont été fermés, comme celui reliant la Suède au Danemark.

Des centaines de vols ont été annulés, notamment dans les aéroports d'Amsterdam et de Hambourg, alors que les premières vidéos montrant des avions en grande difficulté au moment d'atterrir commençaient à circuler sur internet.

«Je me sens vraiment chanceux d'être encore en vie», a soufflé Hazel Bedford, passager d'un vol Easyjet qui a échoué à se poser à Glasgow puis à Édimbourg avant d'atterrir finalement à Manchester.