L'un des deux meurtriers présumés du soldat Lee Rigby s'est décrit comme un «soldat d'Allah» en «guerre contre la Grande-Bretagne» dans l'interrogatoire de la police diffusé mercredi au tribunal de l'Old Bailey à Londres.

«Les musulmans et le peuple britannique sont en guerre», a déclaré Michael Adebolajo, 28 ans, accusé avec Michael Adebowale, 22 ans, d'avoir tué et quasi décapité Lee Rigby le 22 mai dernier à Woolwich, un quartier du sud-est de Londres.

Selon ce Britannique d'origine nigériane, «les soldats britanniques sont envoyés dans les terres musulmanes pour commettre des meurtres de masse». «Et la réalité est que les terres musulmanes regorgent d'hommes qui, comme moi, sont des soldats d'Allah», a ajouté Michael Adebolajo qui plaide non coupable du meurtre du soldat Rigby.

Il a en outre dit aux policiers que «le fait d'assassiner quelqu'un» lui apportait «peu de joie» et qu'il n'était «pas du genre à aimer les films d'horreur».

Qualifié de «poli et respectueux» par le personnel médical qui lui a apporté les premiers soins au moment de son arrestation, au cours de laquelle il a été blessé par balle, Michael Adebolajo a remercié à plusieurs reprises les policiers pour leur «patience» et même leur «présence» sur les lieux des faits.

Mais il a fustigé les «dirigeants» britanniques, qu'il a qualifiés de «diaboliques, corrompus, égoïstes et oppressifs». Il s'est dit «particulièrement dégoûté par (le premier ministre) David Cameron, les frères Miliband (le chef du Parti travailliste Ed et son frère David) et - «comment il s'appelle déjà? - Nick Clegg», l'actuel vice-premier ministre.

«Les gens ne réalisent pas à quel point Tony Blair était tordu et corrompu», a-t-il ajouté en parlant de l'ancien premier ministre, au cours de son long monologue.

L'expert en psychiatrie Tim McInerney a déclaré au jury que Michael Adebolajo n'avait montré «ni regrets ni remords».