La Cour d'assises de Seine-Saint-Denis, en banlieue parisienne, a infligé vendredi des peines de 7 et 14 ans de prison à la mère et l'oncle d'une adolescente de 14 ans, violée à plusieurs reprises sous prétexte d'exorcisme vaudou.

Ces condamnations, prononcées après 6H30 de délibéré, sont légèrement inférieures aux réquisitions de l'avocate générale, qui avait réclamé une peine de 8 ans pour la mère de la jeune fille, et de 15 ans pour son oncle, âgé de 28 ans.

Le jeune homme, de nationalité togolaise mais installé en France depuis 1999, a été reconnu coupable de viols, mais aussi de violences sexuelles imposées à l'adolescente et à ses deux soeurs aînées, entre 2010 et début 2011, lors de cérémonies rituelles. Il a été condamné à 14 ans de réclusion criminelle.

La mère des trois adolescentes, âgée de 41 ans, a été reconnue coupable de «complicité» et condamnée à 7 ans de prison. Elle était accusée d'avoir cautionné ces violences, mais aussi d'avoir fourni des préservatifs au violeur présumé afin qu'il «désenvoûte» sa fille cadette.

«C'est elle qui a convaincu sa fille, c'est elle qui l'a mise en confiance. Elle a ni plus ni moins livré sa fille au violeur, sous son toit», avait souligné dans son réquisitoire l'avocate générale, évoquant un «tandem redoutable» formé avec le violeur.

«Cette croyance vaudou qui est invoquée n'est qu'un habillage», selon l'accusation. L'accusé «ne souffre d'aucune pathologie mentale, il n'est pas dans un délire. Il est pleinement responsable de ses actes», avait-elle ajouté.

L'adolescente, aujourd'hui âgée de 17 ans, vivait à l'époque des faits au domicile de sa tante, à Pierrefitte-sur-Seine (Seine-Saint-Denis), où elle avait emménagé pour suivre des études dans un établissement jugé plus strict par sa mère.

C'est dans une chambre de cet appartement, situé dans la Cité des Joncherolles, qu'elle a été violée à cinq reprises par l'accusé, qui prétendait vouloir «chasser le mauvais esprit» qui se trouvait en elle.