Trois Nigérians ont été arrêtés en Espagne pendant une opération contre un réseau de trafic de jeunes femmes africaines dont deux enfants avaient été séquestrés pour obliger leurs mères à se prostituer, a annoncé jeudi la police.

Les enfants à peine âgés de trois ans «ont été séquestrés par une organisation criminelle qui s'occupait de faire venir des jeunes femmes du Nigeria», pour les exploiter sexuellement en Europe, a expliqué la police dans un communiqué.

Les bambins ont été sauvés en août dernier dans un domicile à Valmojado, à une cinquantaine de kilomètres de Madrid.

«Ils avaient été détenus dans des logements séparés (...) parfois attachés au lit, avaient dû supporter des vexations et des humiliations de la part de leurs ravisseurs qui leur ont administré des tranquillisants et des somnifères afin de mieux pouvoir les contrôler», selon le communiqué.

Les enfants qui «présentaient des signes évidents de malnutrition et ne disposaient pas de toilettes» ont passé au moins quatre mois dans ces conditions, a précisé le porte-parole.

La police a ensuite fait des recherches pour retrouver leurs mères finalement localisées en France où elles étaient contraintes à la prostitution, a-t-il ajouté.

«Les petits étaient la garantie de l'obéissance des jeunes femmes contraintes à la prostitution et du fait qu'elles ne tenteraient à aucun moment de s'enfuir», selon le communiqué.

L'enquête, qui a commencé au début de l'année sur la base des déclarations d'une jeune prostituée africaine, «s'est soldée par l'arrestation de trois citoyens d'origine nigériane», a ajouté le communiqué. De plus, cela a permis de libérer cinq autres victimes de l'organisation, toutes exploitées sexuellement dans différentes villes en Espagne.

Selon la police, les jeunes femmes nigérianes ont été capturées après qu'on leur a fait des offres de travail ou en abusant de leur situation de détresse. Une fois qu'elles avaient accepté ces fausses offres, elles devaient traverser le continent africain par la route, ce qui pouvait prendre un an, avant d'arriver au Maroc d'où des passeurs les faisaient entrer en Espagne sur des embarcations rudimentaires, a ajouté la même source.

De là, elles étaient vendues à des proxénètes dans d'autres pays de l'Union européenne.