La justice russe a décidé jeudi en appel de libérer sous caution le dernier membre d'équipage du navire de Greenpeace arraisonné dans l'Arctique russe, l'Australien Colin Russell, a annoncé l'ONG.

«Excellente nouvelle! L'Australien Colin Russell est libéré sous caution», a écrit Greenpeace sur Twitter.

Le tribunal de Saint-Pétersbourg (nord-ouest) a fixé la caution à 2 millions de roubles, comme pour les 29 autres membres d'équipages déjà libérés.

«Greenpeace International espère payer la caution aujourd'hui, (afin) que Colin soit libéré avant le week-end», indique l'ONG dans un communiqué.

Colin Russell, qui en est à son 71e jour de détention, était le seul militant sur les trente membres d'équipage de l'Arctic Sunrise qui n'avait pas bénéficié de cette mesure en première instance. Il avait été le premier à passer devant un tribunal le 18 novembre et avait alors vu sa détention provisoire prolongée de trois mois, jusqu'au 24 février.

Mais juste après, un autre tribunal de Saint-Pétersbourg avait libéré sous caution la Russe Ekaterina Zaspa, médecin à bord du navire de Greenpeace, une décision qui avait ensuite été appliquée à tous les autres détenus.

Les 29 autres militants sont tous sortis de prison mais ne peuvent quitter la Russie.

Les trente membres d'équipage du navire, parmi lesquels figurent 26 étrangers, avaient été arrêtés en septembre après une action ciblant une plateforme pétrolière de Gazprom dans l'Arctique, visant à dénoncer les risques de l'exploitation d'hydrocarbures dans cette vaste zone aux écosystèmes particulièrement fragiles.

Détenus pendant plusieurs semaines à Mourmansk, au-delà du cercle polaire, ils ont été transférés début novembre à Saint-Pétersbourg.

Inculpés dans un premier temps de piraterie, un crime passible de 15 ans de prison maximum, ils ont vu ensuite été inculpé de hooliganisme, délit qui leur fait encourir jusqu'à sept ans de détention.

«Il est devenu clair lors des audiences sur la libération sous caution que le comité d'enquête ne prévoyait pas de poursuivre sur cette accusation», indique Greenpeace dans son communiqué.

«Des incertitudes demeurent pour savoir quand les non-Russes pourront retourner chez eux, et ils vont pour l'instant rester à Saint-Pétersbourg», ajoute-t-elle.

La semaine dernière, le Tribunal international du droit de la mer, basé à Hambourg (Allemagne) et saisi par les Pays-Bas, dont l'Arctic Sunrise bat le pavillon, avait demandé à la Russie de laisser les étrangers de Greenpeace quitter son territoire.

Moscou, qui a boycotté le procès de cette juridiction des Nations unies compétente pour régler les litiges maritimes internationaux, avait toutefois déclaré ne pas reconnaître la compétence du tribunal dans ce litige.