L'ex-Premier ministre ukrainienne Ioulia Timochenko a entamé lundi une grève de la faim par solidarité avec les manifestants qui protestent contre le rejet par Kiev d'un accord d'association avec l'UE, alors que le président Viktor Ianoukovitch a appelé à la «paix» en Ukraine.

Lundi soir, 20 000 manifestants partisans de l'accord avec l'UE étaient massés dans le centre de Kiev. La veille, des dizaines de milliers de personnes s'étaient rassemblées dans le centre de la capitale, plus vaste manifestation depuis la Révolution Orange de 2004.

L'ex-Première ministre ukrainienne incarcérée a annoncé lundi soir avoir entamé une grève de la faim «en signe de solidarité» avec les manifestants.

«J'entame une grève de la faim illimitée pour demander à Ianoukovitch de signer l'accord d'association avec l'UE», a déclaré Mme Timochenko dans une lettre lue par son avocat, Sergueï Vlassenko, devant les manifestants réunis dans le centre de Kiev.

Si le président «Ianoukovitch ne signe pas notre accord avec l'Union européenne» au cours du sommet du Partenariat oriental de l'UE à Vilnius jeudi et vendredi, «rayez-le de la carte de l'Ukraine par une voie pacifique et constitutionnelle!», a demandé l'opposante qui purge une peine de sept ans de prison pour abus de pouvoir, une condamnation qu'elle dénonce comme une vengeance politique.

De son côté, le président ukrainien a appelé à la paix, dans sa première déclaration officielle après l'annonce la semaine dernière de la décision du gouvernement ukrainien de renoncer à la signature d'un accord historique entre l'ancienne république soviétique et l'UE».

«Je veux que la paix et le calme règnent dans notre grande famille ukrainienne», a déclaré M. Ianoukovitch, dans une adresse vidéo à la nation mise sur son site officiel.

«Parfois, je suis obligé de prendre des décisions difficiles et je risque d'être incompris (...). Mais je ne ferai jamais rien au détriment de l'Ukraine et de son peuple, je veux que les gens le sachent», a-t-il souligné.

Des milliers d'opposants pro-européens ont manifesté ces derniers jours dans plusieurs villes ukrainiennes, notamment à Kiev, pour protester contre cette décision prise, selon l'opposition, sous la pression de la Russie.

Les rassemblements ont été marqués par des échauffourées avec la police antiémeute qui a eu recours aux matraques et aux gaz lacrymogènes, selon les opposants.