La police a fait état d'un regain de tension en Irlande du Nord après l'explosion partielle d'une bombe de 60 kg en plein centre de Belfast dimanche soir, dernier épisode d'une série d'incidents sérieux.

Un gang masqué et en combinaison de travailleurs a forcé un homme à conduire sa voiture, dans laquelle les malfaiteurs avaient placé une bombe au préalable, devant un centre commercial du centre de Belfast.

Après avoir garé sa voiture, le conducteur, «terrifié», a alerté la police et c'est lorsque celle-ci a commencé à désamorcer l'engin que le détonateur a explosé, mais pas le reste de la bombe.

Au final, l'incident n'a fait aucun blessé, mais aurait pu, selon la police, causer des victimes et des dégâts importants si la bombe avait explosé dans sa totalité. Des centaines de personnes ont dû être évacuées de leurs appartements, de restaurants et d'un cinéma, provoquant la création d'embouteillages monstres.

«Cela faisait des années qu'on n'avait pas eu une attaque aussi directe et d'une telle ampleur dans le centre-ville. On demande aux gens d'être sur leurs gardes. On va renforcer la présence policière», a réagi Drew Harris, adjoint de l'inspecteur principal de la police de Belfast.

«On a vu des lettres piégées, des voitures piégées, des bombes», a ajouté le chef de la police nord-irlandaise Matt Baggott qui parle d'un net regain d'activité dans les rangs de groupes républicains dissidents, favorables à un rattachement à la République d'Irlande.

«Ces groupuscules essayent de se faire remarquer à nouveau. Ils semblent engagés dans une sorte de compétition pour montrer qu'ils sont à la hauteur», a-t-il ajouté.

La semaine dernière déjà, un chauffeur de bus avait été contraint de conduire son véhicule devant un commissariat de police avec une bombe à bord, à Londonderry, deuxième ville nord-irlandaise. Un adolescent de 15 ans avait par ailleurs été blessé par balle aux jambes dans un quartier protestant, dans une attaque attribuée aux groupes paramilitaires.

Ces dernières semaines ont également été marquées par la découverte d'une bombe sous la voiture d'un ancien policier et le jet de cocktails Molotov contre les locaux à Belfast de l'Alliance Party (centriste).

La province britannique a connu 30 ans de violences interconfessionnelles qui ont fait 3500 morts. Les accords de paix signés en 1998 ont conduit à un partage du pouvoir entre loyalistes protestants et républicains catholiques.