Au moins 12 000 personnes ont manifesté dimanche à Athènes, encadrées par de nombreux policiers, pour marquer le 40e anniversaire du soulèvement étudiant contre la dictature des colonels et protester contre les mesures d'austérité imposées à la Grèce.

Plus de 6000 policiers antiémeutes, soit la moitié du nombre des manifestants, selon les données de la police, jalonnaient le parcours de cette manifestation organisée chaque année jusqu'à l'ambassade des États-Unis, accusés d'avoir soutenu la junte des colonels.

De nombreuses rues du centre-ville et plusieurs stations de métro avaient été fermées.

Comme chaque année, les manifestants ont ouvert le défilé en brandissant le drapeau taché de sang qui flottait sur l'École polytechnique d'Athènes dans la nuit du 17 novembre 1973, après l'intervention meurtrière des forces de sécurité.

«À cette époque, j'étais étudiant à Grenoble (France) et j'avais suivi tous les évènements à la télévision. Quarante ans après, on ne peut pas s'empêcher de faire le rapprochement avec le drame que vivent les Grecs aujourd'hui... La crise économique est devenue insupportable», a déclaré à l'AFP Thodoros Psarras, 63 ans, qui est aujourd'hui agriculteur.

«Quarante ans sont passés, mais nous vivons aujourd'hui une dictature encore plus terrible, et personne ne réagit», a affirmé Nikitas Rondogiannis, un technicien de 35 ans.

Lourdement endettée, la Grèce a dû adopter des mesures draconiennes en échange de deux plans de sauvetage des bailleurs de fonds internationaux: licenciements massifs de fonctionnaires, réductions de salaires et des fonds de retraite, hausses d'impôts, privatisations.

Athènes négocie actuellement avec la troïka des créditeurs (UE-BCE-FMI) le versement d'une tranche de prêts d'un milliard d'euros.