Un Boeing 737 des lignes intérieures russes s'est écrasé dimanche en tentant d'atterrir à l'aéroport de Kazan, la capitale de la république russe du Tatarstan (Volga), et les 50 personnes présentes à son bord ont péri, ravivant les craintes sur la sécurité des vols en Russie.

«Selon des informations préliminaires, toutes les personnes qui se trouvaient à bord de l'avion - 44 passagers et les six membres de l'équipage - ont été tuées», a déclaré à l'AFP la porte-parole du ministère russe des Situations d'urgence, Irina Rossious.

«Parmi les passagers, il n'y avait pas d'enfants», a précisé la porte-parole.

Irek Minnikhanov, l'un des deux fils du président du Tatarstan Roustam Minnikhanov, et le chef de l'antenne locale des services de sécurité russes (FSB), Alexandre Antonov, ont été tués dans l'accident, a déclaré un vice-premier ministre de la république, Iouri Kamaltynov.

«Malheureusement, un fils du président (du Tatarstan, ndlr) et le chef du département local du FSB figurent parmi les morts», a déclaré M. Kamaltynov devant les journalistes à l'aéroport, selon l'agence de presse Interfax.

L'antenne locale du ministère des Situations d'urgence à Kazan avait d'abord fait état de 44 morts, avant d'annoncer par la suite que le bilan définitif de l'accident était de 50 morts.

L'avion «assurant la liaison entre Moscou et Kazan s'est écrasé à l'aéroport de Kazan à 19 h 25 heure locale (10 h 25 à Montréal)», a fait savoir le ministère.

L'appareil en provenance de l'aéroport Domodedovo de Moscou «est tombé sur la piste d'atterrissage et a pris feu», a pour sa part déclaré le comité d'enquête russe dans un communiqué.

Le Boeing en flammes a ensuite «explosé», d'après une source au sein de la police locale, citée par l'agence de presse Itar-Tass.

Une enquête pour «violation des règles de sécurité aérienne» a été ouverte, a indiqué le comité d'enquête.

«Différentes pistes sont examinées, parmi lesquelles une défaillance technique, une erreur de pilotage et les conditions météorologiques défavorables», a-t-il précisé dans un communiqué.

Le chef du comité d'enquête de Russie, Alexandre Bastrykine, va se rendre lundi à Kazan pour coordonner personnellement le déroulement de l'enquête, ajoute le communiqué.

L'avion de la compagnie aérienne «Tatarstan» a à trois reprises tenté d'atterrir avant de s'écraser, selon les agences de presse russes.

L'aéroport de Kazan a été provisoirement fermé à la suite de l'accident jusqu'à lundi matin.

Photo ALEXANDER KAMENSKY, AFP

Un Boeing 737 de la compagnie aérienne Tatarstan en plein vol.

«Selon de premières informations, les 50 corps des victimes de l'accident ont été retrouvés sur le lieu de la chute de l'avion», a déclaré une responsable des services médicaux locaux, citée par l'agence Itar-Tass.

Le président russe Vladimir Poutine «a adressé ses condoléances aux proches des victimes de cette horrible catastrophe» et ordonné de former une commission gouvernementale pour enquêter sur ses causes, selon un communiqué du Kremlin.

L'avion était en exploitation depuis 1990, a indiqué la compagnie Tatarstan, en précisant l'avoir pris en crédit-bail en 2008.

En novembre 2012, le même appareil avec 78 personnes à son bord avait déjà «atterri d'urgence» à l'aéroport de Kazan, une vingtaine de minutes après le décollage, a affirmé une source au sein des forces de l'ordre russes, citée par l'agence Interfax.

La dépressurisation de la cabine avait alors été évoquée parmi les causes de l'incident qui n'a pas fait de victime, selon la même source.

La Russie a connu ces dernières années une véritable série noire en matière de sécurité aérienne.

En avril 2012, un avion ATR 72 de la compagnie russe UTair avec 43 personnes à son bord s'était écrasé peu après son décollage en Sibérie, et 33 étaient mortes.

Le 7 septembre 2011, un Yak -42 s'était écrasé au décollage près de Iaroslavl (300 km au nord-ouest de Moscou), et 44 personnes avaient péri. Il transportait les membres de l'équipe de hockey sur glace locale parmi lesquels plusieurs joueurs étrangers de renommée mondiale.

Face à la multiplication des accidents, les autorités russes ont ordonné la mise au rebut des appareils de conception soviétique les plus anciens, et un contrôle des nombreuses compagnies aériennes du pays, en vue d'en limiter le nombre.