Le président russe Vladimir Poutine a interdit de contester publiquement ses décisions et laissé entendre que les mécontents n'avaient qu'à démissionner, dans des propos interprétés vendredi comme visant le premier ministre Dmitri Medvedev.

Le président russe revenait sur un projet de loi qu'il soutient, qui autorise les forces de l'ordre à ouvrir des enquêtes pour des affaires fiscales, des prérogatives actuellement exclusivement confiées au fisc.

Les milieux d'affaires craignent que cette mesure ne favorise l'instrumentalisation de ces enquêtes, comme cela a été le cas dans le passé.

Plusieurs personnalités au sein du gouvernement ou du secteur privé ont critiqué ce projet, dont Dmitri Medvedev, qui avait lui-même retiré ce droit aux forces de l'ordre en 2011 alors qu'il était président, a souligné le quotidien des affaires Vedomosti.

Réagissant à ces critiques, M. Poutine a exigé jeudi soir que cesse tout commentaire à la presse.

«Je vais devoir leur rappeler qu'il existe une façon de régler les problèmes avant que quelqu'un n'en parle aux médias», a-t-il déclaré, selon l'agence Interfax.

«Si quelqu'un n'est pas d'accord, comme (Alexeï, ndlr) Koudrine en son temps, il passe du côté des experts», a-t-il conclu, faisant référence à l'ex-ministre des Finances, qui avait démissionné en 2011 en raison de son désaccord avec la politique économique, et n'a plus de fonctions officielles.

Dmitri Medvedev, un ex-chef de cabinet de Vladimir Poutine que celui-ci avait propulsé à la présidence en 2008 faute de pouvoir effectuer plus de deux mandats consécutifs, apparait peu sur le devant de la scène depuis que M. Poutine est revenu au Kremlin en 2012.