Serguï Vlassenko, avocat de l'opposante ukrainienne emprisonnée Ioulia Timochenko, est poursuivi pour violences conjugales, une affaire qu'il qualifie de «répression politique» en pleine négociation sur l'éventuelle libération de sa cliente avant la signature d'un accord d'association Ukraine-UE.

Un tribunal de Kiev doit décider mardi à partir de 11 locales (4h00, heure de Montréal) de la mesure coercitive choisie à l'encontre de M. Vlassenko, qui s'est vu signifier lundi soir par le parquet général ukrainien qu'il était soupçonné de coups et blessures sur son ex-épouse Natalia Okounska, des faits présumés remontant à 2010.

«Il ne peut pas y avoir d'arrestation. Il s'agit d'une caution et le tribunal définira le montant de cette caution», a indiqué le service de presse du parquet ukrainien.

«Cette affaire est une falsification totale, un mensonge qui n'a rien à voir avec la réalité», a déclaré M. Vlassenko devant les journalistes avant l'audience au tribunal Petcherski.

Selon M. Vlassenko, le tribunal va «très probablement lui interdire de quitter Kiev» pour aller voir Mme Timochneko qui se trouve actuellement dans un hôpital de Kharkiv (est de l'Ukraine) où elle est soignée pour des hernies discales.

«Les autorités ukrainiennes n'ont pas l'intention de cesser les répressions politiques» avant le sommet de l'UE à Vilnius fin novembre lors duquel l'Ukraine espère signer l'accord d'association, a-t-il poursuivi.

Le cas de Mme Timochenko, qui purge une peine de 7 ans de prison pour abus de pouvoir, est au centre de négociations avec l'Union européenne, qui réclame sa libération, alors que Kiev espère signer cet accord d'association lors d'un sommet du Partenariat oriental de l'UE les 28-29 novembre à Vilnius.

Le président Viktor Ianoukovitch a déclaré qu'il signerait une loi permettant à Mme Timochenko de partir se soigner à l'étranger si le Parlement l'approuvait.

Toutes les discussions au Parlement ces dernières semaines y compris en présence d'émissaires européens se sont toutefois soldées par un échec. Une séance extraordinaire est prévue mercredi.

Les émissaires européens, l'ex-président polonais Aleksander Kwasniewski et l'ex-président du Parlement européen Pat Cox sont de nouveau attendus à Kiev mardi.

MM. Kwasniewski et Cox doivent présenter leur rapport définitif au Parlement européen d'ici le 14 novembre. Le document sera ensuite examiné le 18 novembre par les ministres des Affaires étrangères de l'UE, qui devront décider de la signature ou non de l'accord d'association avec l'Ukraine.

La signature de cet accord, qui prévoit la création d'une zone de libre-échange, est vue d'un très mauvais oeil par Moscou, qui veut convaincre l'Ukraine d'adhérer à l'inverse à une union douanière de pays de l'ex-URSS.