La Grèce a tourné au ralenti mercredi en raison d'une grève générale de 24 heures contre les mesures d'austérité imposées par la troïka des créanciers, UE et FMI, mais à Athènes, la mobilisation dans des rues battues par la pluie a été faible.

Dans la capitale, plus de 4000 personnes, selon la police, ont défilé à l'appel du syndicat Pame, proche des communistes, jusqu'à la place Syntagma, théâtre de nombreuses manifestations depuis le début de la grave crise de la dette grecque en 2010.

«Nous luttons, car on ne peut pas vivre avec 400 euros» par mois, scandaient les militants du Pame, toujours nombreux à répondre aux consignes de leur syndicat.

Mais le grand défilé que souhaitaient les syndicats du privé (GSEE) et du public (Adedy) n'a rassemblé qu'un millier de personnes, selon une journaliste de l'AFP.

La GSEE a d'ailleurs annoncé l'annulation pure et simple de la manifestation, «en raison des orages», et alors même que la mobilisation s'annonçait maigre.

Lors de la dernière grève générale en juillet, plus de 20 000 personnes avaient défilé à Athènes et dans d'autres villes grecques.

«Nous faisons la grève contre la destruction de notre vie et la dégradation de l'avenir de nos enfants», proclamait une banderole de la GSEE.

À Salonique, deuxième ville du pays, dans le nord, les manifestants ont en revanche répondu présents : ils étaient au total près de 10 000, selon la police locale.

Quatrième grève générale depuis le début de l'année, les arrêts de travail ont touché principalement les liaisons maritimes entre la Grèce continentale et les îles.

Horaires réduits à l'Acropole

Des débrayages de trois heures étaient observés sur les réseaux de bus et de trolleys de la capitale, tandis que le site touristique le plus visité du pays, l'Acropole, situé dans le vieux centre de la capitale, a fermé avec deux heures d'avance sur l'horaire habituel.

D'énormes embouteillages se sont formés dans la matinée à Athènes, du fait du fonctionnement partiel des transports publics.

Le métro d'Athènes, comme souvent les jours de grève, fonctionnait normalement pour faciliter le déplacement des manifestants.

Des arrêts de travail de quatre heures des aiguilleurs du ciel devaient affecter certains vols intérieurs, ont annoncé les compagnies grecques Aegean et Olympic Air.

Les hôpitaux ont ouvert avec un personnel d'astreinte, tandis que de nombreux fonctionnaires des ministères et services publics ont cessé le travail, selon les médias locaux.

Ils protestent contre un vaste plan de mutations et de licenciements dans leur secteur, qui a été lancé cet été.

«Nous n'allons pas nous arrêter. Malgré les difficultés, notre seul espoir est de poursuivre la lutte», a déclaré à la presse Yannis Panagopoulos, président de la GSEE.

C'est dans ce climat de grogne sociale que les représentants de la troïka des créanciers, UE, BCE et FMI, sont arrivés en début de la semaine à Athènes pour poursuivre leur audit entamé en septembre des comptes et réformes en cours.

Le gouvernement grec attend de cette visite le déblocage d'une nouvelle tranche de prêts d'un milliard d'euros.

Mais les points d'achoppement entre les responsables grecs et la troïka restent nombreux. Car si la Grèce a tenu une grande partie de ses engagements concernant 25 000 mutations et 4000 licenciements de fonctionnaires, le trou budgétaire pour 2014 reste un différend majeur entre les deux parties.

Il est estimé à plus d'un milliard d'euros par la troïka, qui préconise de nouvelles mesures d'austérité.

Mais le ministre des Finances, Yannis Stournaras, rejette toute nouvelle coupe dans les salaires et les retraites, se prévalant d'une augmentation des recettes publiques et d'un excédent budgétaire primaire (hors service de la dette), pour la première fois depuis plusieurs années.

D'autres pays européens vivent au rythme de divers mouvements sociaux, notamment la Roumanie et le Portugal.

À Bucarest, 5000 enseignants ont manifesté mercredi pour ne plus mener «une vie de clochard» et obtenir des salaires décents, dans un pays où le budget de l'éducation continue d'être le parent pauvre.

Et au Portugal, le trafic ferroviaire était fortement perturbé en raison d'une grève de 24 heures des salariés du réseau ferroviaire Refer, pour protester contre les coupes salariales prévues par le budget 2014.