Le gouvernement bulgare a souhaité mardi le retour en Bulgarie de la fillette blonde d'un couple rom bulgare découverte le 16 octobre dans un camp rom en Grèce, mais la justice grecque ne s'est pas encore prononcée.

«L'Agence de protection de l'enfance fera le nécessaire pour récupérer la fillette Maria trouvée dans une famille rom en Grèce, dans la région de Larissa, dont il a été prouvé qu'elle est la fille de Sacha et Atanas Roussev, de Nikolaevo» (centre de Bulgarie), a annoncé cette agence gouvernementale bulgare dans un communiqué.

L'enfant sera accueillie par des travailleurs sociaux. Elle sera placée dans une résidence pour enfants abandonnés ou dans une famille d'accueil, jusqu'à ce qu'une solution soit trouvée.

Les services sociaux devront à terme décider si l'enfant, qui est âgée de quatre à six ans, retourne chez ses parents biologiques ou d'autres membres de la famille, ou si elle doit être placée dans une famille d'accueil ou un foyer pour enfants abandonnés, a précisé l'agence.

Toutefois, l'association grecque responsable actuellement de Maria, «Le sourire de l'enfant», a affirmé à l'AFP que son retour éventuel en Bulgarie relève dorénavant de la compétence de la justice grecque, qui poursuit son enquête sur cette affaire.

«C'est le parquet de la ville de Larissa (centre de la Grèce), près de laquelle l'enfant a été découverte, qui doit se prononcer sur la question», a indiqué d'Athènes Kostas Yannopoulos, responsable de l'association.

Il a répété que la fillette est en bonne santé et se trouve dans un des centres d'accueil de son association.

Les parents bulgares de Maria l'avaient abandonnée à l'âge de sept mois. Ils font l'objet d'une enquête en Bulgarie pour vente d'enfant et risquent jusqu'à six ans de prison.

Les Roussev, chômeurs comme la plupart des Roms bulgares, vivent dans une misère extrême dans le ghetto de Nikolaevo, avec sept autres enfants mineurs.

Critiqués dans les médias pour leur manque d'intérêt concernant le sort de ces enfants, les services sociaux seront désormais chargés d'«élaborer un plan d'action pour chacun d'eux», a ajouté l'agence bulgare.

Plusieurs dizaines de familles roms vivent dans le ghetto de Nikolaevo dans les mêmes conditions de misère, sans revenus, et couchant à même le sol dans des masures de terre battue, a constaté l'AFP.

L'intérêt médiatique sur le sort de la petite Maria a poussé les autorités bulgares à se pencher sur les trafics de bébés à l'étranger, notamment en Grèce.

Un responsable du ministère de l'Intérieur, Svetlozar Lazarov, a fait état mardi à la télévision publique BNT d'«une tendance durable de trafics de personnes, notamment le commerce d'enfants».

L'ONG bulgare Nadia, qui travaille sur la prévention des trafics d'enfants, a dénombré 66 cas de vente d'enfants bulgares à l'étranger, pour l'année 2012.