Près de 700 réfugiés ont été secourus dans le canal de Sicile au cours de plusieurs opérations dans la nuit de jeudi à vendredi, ont annoncé les autorités italiennes, alors que le sommet de l'Union européenne à Bruxelles se penchait sur l'immigration clandestine.

Au moins cinq opérations différentes de sauvetage ont permis de secourir les migrants, parmi lesquels des femmes et des enfants, a indiqué la marine militaire italienne.

Le patrouilleur «Cigala Fulgosi» a d'abord secouru un groupe de 99 personnes, dont deux femmes et dix mineurs, qui se trouvaient sur une embarcation à la dérive à environ 185 km au sud de la petite île de Lampedusa, précise un communiqué de la marine militaire.

La corvette militaire «Chimera» a, quant à elle, secouru un autre groupe de 219 personnes, dont 37 enfants et 43 femmes, qui se trouvaient également sur une embarcation à la dérive à près de 70 km de l'île, selon la même source.

Les deux groupes ont été transférés sur un grand navire amphibie, le «San Marco», tandis que les deux autres bateaux militaires ont repris leurs patrouilles dans le canal de Sicile.

Trois embarcations des garde-côtes italiens ont, par ailleurs, secouru un total d'environ 300 immigrés qui se trouvaient à bord de deux embarcations distinctes, tandis qu'un cargo, battant pavillon maltais, le «Zaffiri», a secouru un dernier groupe composé de 90 migrants à environ 200 km au sud de Lampedusa, selon un communiqué des garde-côtes.

Ces sauvetages interviennent alors que le sommet de l'UE a entamé vendredi à Bruxelles un débat sur l'immigration clandestine et la manière de la gérer pour éviter que ne se reproduisent des drames comme ceux qui ont fait, dans la première moitié d'octobre, plus de 400 morts lors de deux naufrages au large de Lampedusa.

Le chef du gouvernement italien Enrico Letta avait annoncé mardi aux députés nationaux que l'Italie demanderait à l'UE lors du sommet de Bruxelles, «quatre engagements précis» dans la lutte contre l'immigration clandestine.

Ces quatre engagements sont «des mesures immédiates pour mettre en oeuvre le programme de surveillance Eurosur, le renforcement de Frontex, un plan d'action pour gérer le problème des migrations et un dialogue avec les pays méditerranéens» d'où arrivent les immigrés, a énuméré le chef du gouvernement italien.

Frontex est l'agence de surveillance des frontières européennes, tandis qu'Eurosur, système de surveillance des frontières de l'UE avec les pays de la Méditerranée, est censé être lancé en décembre.

Pendant ce temps, à Rome, une centaine de réfugiés érythréens ont manifesté devant le Parlement italien afin que les victimes du naufrage du 3 octobre ne soient pas oubliés.

«Plus de tragédies en mer», proclamait une pancarte tandis qu'une seconde demandait «Protégez-moi pendant que je suis en vie au lieu de me donner des fleurs quand je suis mort», en forme d'appel aux dirigeants européens.

Tout en réclamant davantage de droits pour les réfugiés en Italie, les manifestants ont également protesté contre le régime érythréen, dirigé d'une main de fer par le président Issaias Afeworki depuis la proclamation de l'indépendance en 1993.

«Cela suffit avec la peur, ça suffit avec la dictature», ont-ils crié.

Plus de 33 000 immigrés sont arrivés depuis le début de l'année en Italie, dont une majorité en provenance d'Erythrée, de Somalie et de Syrie.