Un amendement en lien avec l'offensive du gouvernement grec contre le parti néonazi Aube dorée et visant à suspendre le financement de cette formation politique est entre les mains du Parlement qui doit l'adopter avant la semaine.

Le Parlement grec, qui compte 18 députés d'Aube dorée sur un total de 300 élus, a entamé mardi soir la discussion du projet de loi où figure cette disposition, glissée au dernier moment par le gouvernement dans un texte sur «l'environnement, l'énergie et le changement climatique».

Un député de la gauche radicale du Syriza, Athanassios Petrakos, a d'ailleurs débuté son intervention en séance publique en reprochant au gouvernement ce mélange des genres. Le vote de la loi doit intervenir jeudi.

La majorité et l'opposition devraient avoir d'autres sujets de désaccords sur le contenu de cet amendement.

Le dispositif du gouvernement prévoit la possibilité de suspendre le financement d'État des partis dont le dirigeant ou plusieurs membres seront poursuivis par la justice pour «constitution d'organisation criminelle» et actes terroristes.

Un amendement concurrent du Syriza souhaiterait sortir de cette mesure les accusations de terrorisme et rendre moins automatique la suspension du financement en l'encadrant de plusieurs conditions.

Il n'est pas exclu que les deux parties trouvent un terrain d'entente d'ici jeudi.

Six députés du parti Aube dorée ont été inculpés début octobre pour constitution ou direction d'organisation criminelle à la suite d'une vague d'arrestations menées dans les rangs des militants néonazis en réaction à l'assassinat d'un rappeur antifasciste par l'un d'eux.

Trois des inculpés, dont le chef d'Aube dorée, sont en détention provisoire.

Mercredi, le Parlement grec doit se prononcer sur la levée d'immunité parlementaire de trois autres députés néonazis également soupçonnés d'être au coeur du fonctionnement d'une «organisation criminelle». Trois des députés déjà inculpés risquent également une levée d'immunité pour d'autres délits que les faits déjà poursuivis.

Les trois élus incarcérés, qui disposent toujours de leur mandat, avaient d'ailleurs demandé à participer au vote de mercredi, mais la justice a refusé.

Les investigations qui se poursuivent depuis plus de quinze jours sur les crimes et délits imputés à Aube dorée concernent également le financement du parti. Des perquisitions étaient en cours depuis mardi midi, selon une source policière, dans la villa d'un armateur dans une banlieue chic d'Athènes.