La Cour constitutionnelle de Roumanie a rejeté mercredi les objections formulées par 30 élus contre une loi autorisant l'euthanasie des chiens errants, ouvrant la voie à sa promulgation, malgré les critiques des défenseurs des animaux.

Environ 150 personnes, rassemblées pendant plusieurs heures devant le siège de la Cour, ont aussitôt dénoncé un «crime».

«Les juges de la Cour sont des criminels !» et «Démission !», ont scandé les contestataires avant de bloquer un boulevard de Bucarest.

Votée début septembre, cette loi autorise l'euthanasie des chiens errants s'ils n'ont pas été réclamés dans un délai de 14 jours après leur capture.

L'adoption du texte était intervenue une semaine après la mort d'un enfant mordu par des chiens près d'un parc de la capitale.

Ce texte doit encore être promulgué par le président Traian Basescu - qui est en faveur de l'abattage des chiens errants - avant d'entrer en vigueur.

La présence d'environ 40 000 chiens errants -selon la préfecture et les ONG de défense des animaux- à Bucarest, une ville d'1,7 million d'habitants, est un sujet de polémique récurrent en Roumanie.

Une partie des Roumains, très attachés à ces quadrupèdes, et les associations de défense des animaux prônent la stérilisation et l'adoption pour réduire le problème.

Une autre partie de la population ainsi que certains partis politiques défendent en revanche l'euthanasie.

Une précédente loi autorisant l'euthanasie des chiens sans domicile fixe avait été déclarée inconstitutionnelle en janvier 2012.

Le début du phénomène des chiens errants en Roumanie remonte aux années 1980, en raison des démolitions ordonnées par l'ex-dictateur Nicolae Ceausescu. Des quartiers entiers de maisons avec cour disparurent, remplacés par des barres d'immeubles où les chiens ne trouvèrent plus leur place.