Le plus récent membre de l'Union européenne (UE), la Croatie, risque d'imminentes sanctions de l'UE en raison d'une nouvelle loi interdisant l'extradition de criminels présumés.

De telles sanctions pourraient impliquer la suspension des fonds européens pour les contrôles frontaliers croates. Il s'agirait d'un événement embarrassant pour le pays des Balkans, intégré à l'UE depuis deux mois seulement.

La loi en question a été adoptée à la veille de l'entrée officiel de la Croatie dans le bloc continental, le 1er juillet. En vertu du texte législatif, les citoyens croates ne peuvent être extradés vers d'autres pays, ce qui contredit la pratique européenne.

Mina Andreeva, une porte-parole du commissariat européen pour la justice, a indiqué lundi que la Commission européenne préparait les sanctions cette semaine.

Selon elle, malgré des pressions soutenues contre la Croatie de puis son adhésion, le commissariat n'a pas eu de réponse qui satisfasse les demandes de l'UE pour une «modification sans condition» de la loi.

Le président du parlement croate, Josip Leko, a toutefois dit ne pas s'attendre à des conséquences «matérielles» découlant des sanctions, ajoutant qu'il «avait confiance que le gouvernement saurait comment réagir et protéger les intérêts de la Croatie».

Malgré tout, l'opposition nationaliste a pressé le gouvernement d'amender la loi en urgence, et la Croatie a indiqué qu'elle agirait pour changer la loi, qui visait officiellement à protéger les vétérans de la guerre d'indépendance de 1991 à 1995 contre des poursuites à l'étranger.

L'opposition affirme que la loi sert en fait à protéger l'ancien chef du renseignement croate Josip Perkovis qui est recherché par l'Allemagne pour le meurtre d'un dissident croate supposément assassiné par les anciens services secrets yougoslaves en Allemagne, en 1983. Perkovic, qui a créé les services secrets croates après l'Indépendance durant les années 1990, a travaillé pour les services secrets yougoslaves du régime communiste durant les années 1980.