L'industriel milliardaire, homme politique et homme de presse français Serge Dassault a été convoqué lundi par la justice française pour le 2 octobre dans une affaire de tentatives d'homicide en 2013.

Le nom du président d'honneur de Dassault Aviation (Falcon, Rafale...) apparaît aussi dans une affaire de corruption électorale présumée en 2010.

M. Dassault, 88 ans, est convoqué comme témoin assisté par des juges d'instruction qui enquêtent sur deux tentatives d'homicide commises en janvier et février 2013 à Corbeil-Essonnes (50 km au sud de Paris), ville dont il a été maire une quinzaine d'années (1995-2009).

Le 19 février, un boxeur amateur de 32 ans était grièvement blessé par balles en plein centre-ville. Le tireur serait un chef d'entreprise au passé de voyou, qui fut proche de M. Dassault et est actuellement en fuite.

Trois semaines plus tôt, un autre habitant de la commune avait été victime d'une tentative d'homicide. Il avait confié plus tard sa certitude que ces deux tentatives étaient liées à des achats de voix.

Le 3 juillet, le Sénat avait refusé de lever l'immunité parlementaire de M. Dassault.

Le nom de M. Dassault, par ailleurs propriétaire du quotidien conservateur Le Figaro, apparaît dans une autre affaire concernant des soupçons d'achats de voix aux élections.

Dimanche, le site d'information Mediapart a publié trois extraits d'un «enregistrement clandestin de M. Dassault réalisé fin 2012» que le site présente comme une pièce à conviction dans cette affaire.

L'industriel milliardaire y «admet» avoir «payé pour s'assurer de la victoire» de son successeur à la mairie Jean-Pierre Bechter aux municipales de 2010. «Là, je ne peux plus rien donner», ajoute-t-il.

Lundi, les avocats de M. Dassault, Mes Jean Veil et Pierre Haïk, ont dénoncé un «enregistrement pirate», n'y voyant que des «morceaux choisis, sortis de leur contexte» et sans «garantie sur la date (...) ce qui autorise tous les amalgames».

La justice, qui n'a pas établi de lien entre les tentatives d'assassinat et des achats de voix présumés, enquête sur ces deux volets, de façon distincte, à Évry (sud de Paris) pour le premier dossier et à Paris pour le deuxième.