La Géorgie soulignait jeudi le cinquième anniversaire de la guerre éclair russo-géorgienne de 2008, lancée par Tbilissi pour faire revenir dans son giron la région séparatiste d'Ossétie du Sud, mais qui s'est soldée par une défaite cuisante.

Une cérémonie du dépôt de gerbes devant les tombeaux des soldats géorgiens tués lors de cette guerre est prévue à Tbilissi et un défilé militaire doit avoir lieu dans la ville de Gori, qui a été bombardée et brièvement occupée par les forces russes en 2008.

Dans la nuit du 7 au 8 août 2008, la Géorgie a lancé une offensive militaire pour reprendre le contrôle de l'Ossétie du Sud, région séparatiste géorgienne soutenue par Moscou.

La Russie a riposté en engageant une opération militaire d'envergure. À l'issue de cette guerre de cinq jours, Moscou a reconnu l'indépendance de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie, un autre territoire séparatiste géorgien, et y a installé des bases militaires.

À la veille du cinquième anniversaire de ce «blitzkrieg», la Russie et la Géorgie se sont livrées à des accusations mutuelles, en rejetant l'une sur l'autre la responsabilité de ce conflit.

«Nous étions obligés de riposter de cette manière aux actes agressifs des forces armées géorgiennes», a déclaré ainsi le premier ministre russe, Dmitri Medvedev, qui était président au moment du conflit en 2008, dans une interview à la chaîne de télévision géorgienne Roustavi-2.

Pour sa part, le président géorgien Mikheïl Saakachvili a affirmé que la Russie avait provoqué elle-même la guerre avec la Géorgie, afin de mieux «contrôler» cette ex-république soviétique du Caucase du Sud.

«La Géorgie a commencé à construire un État indépendant, vraiment indépendant, et la Russie a eu besoin d'une guerre pour nous contrôler», a déclaré M. Saakachvili à la chaîne Roustavi-2.

Le président géorgien traverse actuellement une période de cohabitation difficile avec un premier ministre considéré comme pro-russe, le milliardaire Bidzina Ivanichvili, dont le parti a remporté les élections législatives en octobre dernier.

M. Ivanichvili prône la normalisation des relations avec Moscou, interrompues depuis le conflit de 2008, et son gouvernement n'exclut pas l'ouverture d'une enquête sur la façon dont cette guerre a été menée par la Géorgie.

En même temps, M. Ivanichvili assure reprendre à son compte l'orientation pro-occidentale de la Géorgie, et une éventuelle reconnaissance par Tbilissi de l'indépendance de l'Ossétie du Sud reste pour l'heure inimaginable, selon les analystes.