De violentes échauffourées ont éclaté entre la police et quelques centaines de manifestants faisant une dizaine de blessés samedi soir à Istanbul, sur l'avenue Istiklal près de l'emblématique place Taksim.

Au moins dix personnes ont été blessées et plusieurs dizaines ont été arrêtées par les forces de police, ont constaté des journalistes de l'AFP. La police a également procédé à l'arrestation de commerçants soupçonnés d'aider les manifestants, dans les rues adjacentes à l'avenue Istiklal.

Au moins trois journalistes, dont un photographe de l'AFP, ont été blessés par des billes en plastique lors des échauffourées.

En grand nombre sur toute l'avenue Istiklal et les alentours, la police a tenté de disperser les manifestants en usant de grenades, de gaz lacrymogène et de billes en plastique. Les échauffourées se poursuivaient en milieu de soirée.

Quelque 300 personnes se sont réunies samedi en début de soirée, trois jours après le dernier rassemblement, à l'appel d'organisations non officielles de soutien au mouvement Gezi, qui a ébranlé la Turquie en juin dernier.

Aux cris de «tous ensemble contre le fascisme», ou «ceci n'est pas une révolte, c'est un mouvement pour nos libertés», les manifestants se sont amassés sur l'avenue Istiklal, cerné depuis la matinée par un important dispositif policier. Le parc Gezi et la place Taksim, épicentres de la contestation et lieux de rassemblements, étaient samedi interdits d'accès au public.

Des incidents identiques s'étaient déjà produits mercredi soir, après que le père d'une des victimes blessées a été interdit de prononcer un discours à Taksim.

Parti en juin dernier de la volonté de sauver les arbres du parc Gezi menacé par un projet d'urbanisme porté par le gouvernement islamo-conservateur de l'AKP, le mouvement s'est mué en une contestation à travers le pays contre le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan.

Au cours de ces manifestations, cinq personnes sont mortes et près de 8000 ont été blessées, selon le dernier bilan de l'Association des médecins.