La police italienne a renforcé lundi à Rome les contrôles devant le domicile d'Erich Priebke, l'un des derniers criminels de guerre nazis encore en vie, qui fête ses cent ans dans une atmosphère tendue en raison de groupes de manifestants sous ses fenêtres.

Un groupe de plusieurs dizaines de personnes faisant partie de l'organisation juive Projet Dreyfus manifestait lundi en face de la maison où Priebke est assigné à domicile quand un jeune membre de la famille de l'ancien capitaine SS est arrivé avec une bouteille de champagne à la main, ce qui a provoqué des heurts avec les manifestants.

Des insultes et des gifles ont volé et le jeune homme a été embarqué dans une voiture de la police pour le soustraire aux manifestants en colère.

Priebke a été condamné en 1998 à la réclusion à perpétuité pour sa participation au massacre des fosses Ardéatines à Rome en mars 1944: 335 otages civils, dont 75 juifs, y avaient été exécutés d'une balle dans la nuque, en représailles à une attaque de la résistance contre une unité de SS.

L'ex-officier nazi en fuite avait été démasqué et arrêté en 1994 en Argentine, où il avait passé plus de 40 ans en toute tranquillité, avant d'être extradé en Italie l'année suivante. En 1999, il avait obtenu pour des raisons de santé de purger sa peine à domicile, comme la loi italienne le permet pour les condamnés à partir d'un certain âge.

En avril 2011, des photos publiées par l'hebdomadaire Oggi, le montrant au restaurant avec des amis, sur une motocyclette ou bien faisant ses courses au supermarché avaient fait scandale.

«Ceux qui le défendent aujourd'hui et disent «ce n'est qu'un petit vieux» devraient étudier l'histoire», a déclaré à l'AFP Modestino De Angelis, 82 ans, fils de l'un des Italiens tués en 1944, affirmant que des documents prouvent que les nazis n'ont jamais cherché les vrais coupables de l'attentat et ont décidé immédiatement le massacre en guise de représailles.

«C'est un scandale que ce criminel soit ici à faire la fête dans sa maison et non pas en prison», a déclaré un manifestant de SEL, un petit parti de gauche, tandis qu'un autre a dénoncé «l'État italien qui dépense un million d'euros par an pour garantir sa sécurité».