Le député-maire de Cholet, une commune de l'ouest de la France où des gens du voyage se sont installés sur un terrain privé dimanche, a affirmé que «Hitler n'en a peut-être pas tué assez», alors qu'il se trouvait sur le campement et qu'on lui faisait le salut nazi, a rapporté lundi le journal Le Courrier de l'Ouest.

«Excédé par des saluts nazis et les accusations de racisme qui fusent, Gilles Bourdouleix, provocant à son tour, marmonne «Comme quoi, Hitler n'en a peut-être pas tué assez...»», a écrit le quotidien.

L'enregistrement de ces propos a été mis en ligne par le quotidien lundi à la-mi-journée.

Jean-Louis Borloo, président de l'UDI, parti de centre droit dont est membre M. Bourdouleix, a condamné ces propos et saisi la direction du parti sur les suites à donner à cette affaire.

Interrogé par l'AFP lundi avant la mise en ligne de ces propos, Gilles Bourdouleix a nié les avoir tenus, indiquant avoir répliqué aux gens du voyage «que si j'avais été Hitler effectivement, ils seraient morts», alors que des gens du voyage lui avaient fait le salut hitlérien, selon lui.

L'élu a indiqué dans un communiqué avoir «déposé plainte pour diffamation, atteinte à l'honneur et atteinte à l'image» contre Le Courrier de l'Ouest.

Quelque 150 caravanes se sont installées dimanche sur un terrain agricole, propriété de la ville de Cholet, a expliqué l'élu, qui réclame «l'évacuation immédiate» du campement par les forces de l'ordre.

L'aire régionale réservée aux gens du voyage est actuellement fermée en raison de travaux, selon les autorités qui cherchaient lundi une solution.

Gilles Bourdouleix, 53 ans, a multiplié les procédures contre les gens du voyage ces dernières années.

La Ligue des droits de l'homme avait porté plainte contre lui pour «provocation à la haine ou à la violence et à la discrimination raciale «pour des propos qu'il aurait tenus lors d'un différend avec eux : «Ils volent l'électricité, ces gens-là sont des voyous, des assassins et des voleurs», avait rapporté Ouest-France.

La loi qui oblige les communes de plus de 5000 habitants à aménager des terrains pour les quelque 400 000 «gens du voyage» (forains, saisonniers, etc.), qui sont à 95 % des Français, est mal appliquée en France.

À quelques mois des municipales de mars 2014, où on s'attend à une poussée de l'extrême droite, cette question est sensible dans plusieurs communes.

Le maire de Nice (sud-est) Christian Estrosi (UMP, droite) vient ainsi de qualifier de «délinquants» les gens du voyage et a promis de les «mater» en se vantant de posséder un «mode d'emploi».