La police turque est intervenue lundi soir autour de la place Taksim d'Istanbul pour disperser des centaines de manifestants qui tentaient de gagner le parc Gezi, le bastion de la fronde antigouvernementale qui a agité le pays au mois de juin, a constaté un journaliste de l'AFP.

Comme samedi soir, les forces de l'ordre, dont d'importants effectifs ont bouclé la place en début de soirée, ont fait usage de gaz lacrymogènes et de canons à eau dans les rues environnantes pour repousser les protestataires.

Des échauffourées se sont poursuivies entre la police et les manifestants, les jets de bouteilles répondant aux tirs de grenades lacrymogènes et de billes en plastique. Plusieurs personnes ont été interpellées, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Interdit au public depuis son évacuation manu militari le 15 juin dernier, le parc Gezi a été rouvert quelques heures lundi après-midi au public, conformément à la promesse des autorités.

Mais il a été à nouveau fermé en fin d'après-midi, le collectif Solidarité Taksim, à l'origine de la contestation, ayant appelé à y manifester pour célébrer sa reconquête.

«Le parc Gezi a été rouvert au public mais il y a beaucoup d'appels à des manifestations interdites destinées à transformer le parc en zone d'occupation», avait mis en garde en début d'après-midi le gouverneur d'Istanbul Huseyin Avni Mutlu sur son compte Twitter, menaçant de les repousser avec tous les moyens à sa disposition.

Un tribunal administratif d'Istanbul a annulé début juin l'ensemble du projet d'aménagement de la place Taksim, au motif que la population n'avait pas été consultée et qu'il violait son «identité».

Cette décision, qui n'a été rendue publique que cette semaine, a été saluée comme une victoire par les opposants au projet, qui ont dans la foulée annoncé leur volonté de reprendre le contrôle de «leur» parc.

Des incidents identiques s'étaient déjà produits samedi soir.